« Nomination suspendue D’Aminata MBENGUE NDIAYE à la tête du HCCT : la reculade du régime », Par Seybani Sougou

Après avoir annoncé en grandes pompes la nomination d’Aminata MBENGUE NDIAYE comme nouvelle Présidente du HCCT et précisé que le décret avait même été signé (quasiment toute la presse sénégalaise, y compris la radio Futurs médias en ont fait état), le régime de Macky SALL qui viole régulièrement la loi en matière de nominations, semble avoir fait momentanément machine arrière. Ils ne disent plus : Aminata Mbengue NDIAYE est nommée à la tête du HCCT, mais « Aminata Mbengue NDIAYE pressentie ou … en cas de nomination ». Un glissement sémantique qui en dit long sur le pataquès lié à cette nomination non effective à ce jour, alors que la cause semblait entendue. L’affaire du Président du Conseil Constitutionnel (le décret de nomination n°2016-1222 du 12 aout 2016 de Papa Oumar Sakho, non publié) et la nomination ratée du Directeur Général de l’IPRES contraignent désormais le régime à surveiller ses bases arrières. Ils commencent à réfléchir avant d’agir (un bon début, mais peut mieux faire !)

Le HCCT comprend 150 membres (hauts conseillers) désignés pour un mandat de 5 ans. 80 membres sont élus au suffrage indirect (scrutin majoritaire départemental) selon les modalités définies par le code électoral, et 70 membres sont nommés par le Président. Feu Ousmane Tanor Dieng était élu sur la liste de M’Bour et avait comme suppléant M. Mamadou MBENGUE. La particularité du statut du défunt Ousmane Tanor DIENG est qu’il était un haut conseiller élu (sur la liste de MBOUR) avant d’être nommé par décret présidentiel, à la tête du HCCT, en vertu des dispositions de l’article 5 de la loi organique N° 2016-24 du 14 juillet 2016 relative à l’organisation et au fonctionnement du HCCT.

Aminta Mbengue NDIAYE ne remplit pas le critère de l’élection (elle ne figure pas sur la liste des élus publiée par le Conseil Constitutionnel le 14 septembre 2016 (décision N°2/E/2016). Par conséquent, elle ne peut, ni intégrer la liste des 80 hauts conseillers élus ou des suppléants, ni terminer le mandat de 5 ans de feu Ousmane Tanor DIENG qui revient au suppléant M.Mamadou MBENGUE.

Pour qu’Aminata Mbengue NDIAYE, puisse intégrer le HCCT, il faudrait déjà qu’elle soit nommée Haut Conseiller (on ne peut pas présider une institution dont on n’est pas encore membre). Elle devra préalablement figurer sur la liste des 70 hauts conseillers désignés (seule liste pour laquelle Macky SALL dispose du pouvoir de nomination). Une fois nommée dans le quota présidentiel des 70 hauts conseillers, en remplacement d’un haut conseiller ( soit décédé, soit démissionnaire ou poussé à la démission forcée par Macky Sall, etc..) il faudrait qu’elle soit à nouveau, dans un second temps, nommée Présidente du HCCT.

Pour Aminata MBENGUE NDIAYE, devenir Présidente du HCCT suppose une double nomination : une 1ére nomination pour intégrer le HCCT en qualité de Haut conseiller, et une nouvelle (deuxième) nomination à la tête de l’institution. Or, le parallélisme des formes voudrait que le successeur du défunt Tanor Dieng à la tête du HCCT soit un élu (parmi la liste des élus publiée par le Conseil Constitutionnel le 14 septembre 2016).

Feu Ousmane Tanor DIENG a été élu au suffrage indirect, avant d’être nommé à la tête du HCCT par un décret présidentiel.

Parce que Aminata Mbengue NDIAYE ne remplit pas le critère de l’élection, elle n’est pas légitime pour présider le Haut Conseil des Collectivités territoriales.

Bon sang, quand est ce ce régime d’amateurs qui ne sait même pas nommer (qui annonce un décret le lundi, puis hésite et se rétracte le mardi, pour reculer le surlendemain) va t’il prendre conscience que nous sommes dans une République et non dans un carnaval pittoresque? Aminata M NDIAYE nommée, puis pressentie, mais en voie d’être nommée, etc… Qu’ils assument au moins leurs basses œuvres !

NB: L’affaire Papa Oumar SAKHO, a du bon: Ils font attention désormais et savent reculer en cas de doute.

leral