Nucléaire iranien: l’influence régionale de Téhéran en question

Le retrait américain ne provoque pas pour l’instant la mort de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Après l’annonce de Donald Trump, les Européens et la Chine appellent au maintien du compromis. L’Iran annonce des discussions dans les prochains jours avec les puissances qui ont négocié l’accord, à l’exception des Etats-Unis naturellement. Aujourd’hui plusieurs pays dont la France estiment qu’il faut parvenir à un accord plus large, incluant la question du programme balistique de l’Iran et celle de son influence régionale.

Les Etats-Unis de Donald Trump, Israël et l’Arabie saoudite dénoncent en chœur le rôle de l’Iran dans les différentes crises régionales, mais les plus farouches adversaires de Téhéran ne sont pas les seuls à s’inquiéter de l’influence iranienne au Moyen-Orient. On entend régulièrement les dirigeants français dénoncer les ambitions « hégémoniques » de l’Iran.

Syrie, Yémen, Liban, Bahreïn…

En Syrie, la République islamique revendique son soutien militaire à Bachar el-Assad. Des combattants et des conseillers iraniens sont présents en Syrie, ainsi que des miliciens chiites (afghans notamment) encadré par les Gardiens de la Révolution iraniens.

Au Yémen, la situation est différente, puisque Téhéran dément apporter un soutien matériel à la rébellion chiite des Houthis. Mais l’Arabie saoudite voit la signature de l’Iran derrière chaque missile tiré du Yémen en direction du territoire saoudien, et des experts de l’ONU estiment que Téhéran a bien enfreint l’embargo sur les livraisons d’armes aux Houthis.

L’influence régionale de l’Iran, c’est aussi sa proximité avec les dirigeants irakiens et avec les milices chiites de ce pays frontalier de la République islamique.

Au Liban, l’Iran soutient le Hezbollah, organisation chiite qui est à la fois un parti politique et une force armée. Le Hezbollah qui est sorti renforcé des élections législatives de dimanche dernier.

Autre foyer de tension : Bahreïn, petit pays du Golfe voisin de l’Arabie saoudite. La majorité de la population est chiite, mais la monarchie est sunnite. Il y a eu un soulèvement en 2011 à Bahrein, rapidement écrasé avec le concours de l’Arabie saoudite. Aujourd’hui toute forme d’opposition à Bahreïn est réprimée et le pouvoir accuse systématiquement les opposants d’être des « terroristes » soutenus par l’Iran.

Américains, Israéliens et Saoudiens affirment tous qu’après l’accord de 2015, Téhéran a utilisé les bénéfices financiers de la levée des sanctions internationales pour renforcer son influence et celle de ses soutiens dans la région.

 

 

RFI