Pays-Bas: réactions favorables au rachat d’actions Air France-KLM par l’Etat

Le conseil d’administration d’Air France-KLM a pris acte ce jeudi de la montée au capital de l’Etat néerlandais à 14 % des parts du groupe (12,68% dans un premier temps). Le gouvernement français parle d’une annonce « inamicale », mais aux Pays-Bas, l’initiative est saluée.

Avec notre bureau de Bruxelles,

Dans l’ensemble, les réactions aux Pays-Bas sont largement favorables à ce rachat d’actions d’Air France-KLM. On peut par exemple citer un rapide sondage effectué par le populaire quotidien De Telegraaf où 80 % des lecteurs sondés ont déclaré ce mercredi soutenir l’action du gouvernement néerlandais.

Au Parlement, plus précisément la deuxième chambre des Etats-généraux des Pays-Bas, certains partis comme les Verts critiquent néanmoins l’intrusion du politique dans l’économie.

Eviter le scénario « à la Belge »

Mais la plupart des partis soutiennent l’action gouvernementale. Le gouvernement batave veut garantir l’avenir de KLM qui est un des dix premiers employeurs du royaume, ainsi que l’avenir de Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam où KLM représente chaque année 35 millions de passagers, soit la moitié de la fréquentation.

En fait la motivation principale du gouvernement néerlandais est d’éviter ce qu’on appelle ici un scénario catastrophe « à la Belge », c’est-à-dire de voir KLM se retrouver un jour dans une position similaire à celle de la compagnie aérienne Sabena. Celle-ci a dû mettre la clef sous la porte en 2001 après 80 ans d’existence alors que le gouvernement belge avait cru bon de vendre ses parts à Swissair, pensant assurer l’avenir de la compagnie nationale.

Rencontre entre ministres

Côté français, Bruno Le Maire, le ministre des Finances, recevra vendredi son homologue néerlandais pour une discussion « amicale mais franche ». Le gouvernement et le conseil d’administration n’avait pas été mis au courant en amont.

Bernard Garbiso, le secrétaire général de la CFE-CGC d’Air France, est lui aussi surpris, mais pas particulièrement inquiet : « Le groupe Air France-KLM est quand même sous contrat français, [il] est en France. Le positif, c’est aussi que le gouvernement hollandais prenne des actions et apporte de l’argent frais pour de l’investissement dont a besoin le groupe pour se développer. Et on peut se poser la question : est-ce que tout cela est une surprise ? »

 

Rfi