Pologne: Gdansk rend hommage à son maire assassiné

La ville de Gdansk et ses 500 000 habitants sont en deuil et pleurent leur maire, Pawel Adamowicz, assassiné dimanche 13 janvier soir à l’arme blanche sur la scène d’un événement de charité. Le suspect, un homme de 27 ans, sorti récemment de cinq ans et demi de prison après des braquages de banques, a été inculpé pour meurtre. A Gdansk, les drapeaux ne flottent plus en haut des mâts. Les habitants se sont rassemblés mardi soir, bougies à la main, devant la mairie et nombre d’entre eux, à l’intérieur du bâtiment, sont venus écrire leurs messages de condoléances et d’adieux au maire.

Avec notre envoyé spécial à Gdansk,Thomas Giraudeau

La file d’attente est interminable dans les couloirs de la mairie. Des dizaines d’habitants attendent patiemment leur tour pendant plus d’une heure alors qu’il y a quatre registres de condoléances.

Jedwiga et ses amies retraitées sortent de la salle, chacune avec un poster du maire à la main. « Je ressens de la douleur, du chagrin, beaucoup de tristesse. M. Adamowicz aimait sa ville et ses habitants. Pourquoi le suspect a-t-il assassiné notre maire que nous aimions tant ? C’est incompréhensible », déplore-t-elle.

Impensable, même, pour Dorota. Pawel Adamowicz a été attaqué lors d’un moment de fête,de rassemblement ; il s’agissait du plus grand événement de charité du pays. « J’ai toujours voté pour lui. Depuis 1998 et sa première élection, c’était mon maire. Et puis, c’était un homme accessible. On pouvait le rencontrer partout dans les rues. Il ne faisait pas semblant. C’était quelqu’un de vrai, de sincère », explique-t-elle.

A ses côtés, son mari Robert, qui n’a jamais quitté Gdansk depuis sa naissance. Il ne connaissait pas personnellement Pawel Adamowicz, mais sa douleur est immense. « Je suis brisé de l’intérieur, comme après la mort d’un proche. Je ne sais même pas pourquoi je me sens comme cela. Le maire était ouvert, accueillait tout le monde. Il a fait beaucoup pour les LGBT, les migrants. Maintenant qu’il n’est plus là, l’avenir s’annonce sombre. »

Après ces quelques jours de rassemblements, et d’hommages, Robert craint le retour des discours de haine, déjà bien présents, dans la politique et les médias polonais.

 

Rfi