[Portrait d’électeur 4/5] Présidentielle au Sénégal: Birane Sarr, taxi-moto

« Sénégal, sur les routes de la campagne ! » Sur RFI, nous consacrons la semaine à l’élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 24 février. Après Ourossogui, notre reporter Guillaume Thibault et le photographe indépendant Sylvain Cherkaoui sont arrivés à Saint Louis. Sur la route, ils ont croisé un taxi-moto très pressé.

« La fatigue, la recherche de pognon, on arrive même à vieillir à l’âge de 25 ans ». S’il a mis un autocollant « no stress » à l’avant de sa moto-taxi, Birane Sarr travaille 7 jours sur 7. Pas par choix, par obligation : « Je rêve avant tout d’avoir une vie heureuse avec ma famille, que j’ai un autre boulot que ce taxi que je fais. Que dieu m’aide. »

Birane s’en veut, il a raté trois fois le bac, porte d’entrée pour avoir un boulot qualifié. Mais si son salaire change 12 fois dans l’année, si sa vie rime avec précarité, c’est d’après lui à cause des autorités : « Ils ne font que construire des routes de goudron, des routes… On n’a pas besoin de ça, on a besoin de boulot. On veut travailler. Mais ils n’ont pas les moyens pour travailler. »

La clef, le jeune homme en est persuadé, c’est Ousmane Sonko, le plus jeune candidat de cette présidentielle : « On a plus confiance en lui, qu’en celui présent qui est là. Lui, non seulement il est jeune, mais vis-à-vis de son trajet, c’est un homme bien. Je crois en lui. La vie va changer ».

Birane Sarr n’a pas lu le programme d’Ousmane Sonko. Pas le temps : « Rien n’est gratuit ici au Sénégal ». Le pilote enfourche son engin et file à contresens. Il y a urgence, il doit trouver des clients.

 

Rfi