Première nuit de couvre-feu à Dakar: Les forces de l’ordre briment des citoyens

Les scènes filmées cette nuit dans les rues de certains quartiers de Dakar, vont certainement irriter les organisations de défense des droits de l’Homme. Des policiers traquant et brutalisant des citoyens, coupables de circuler au-delà de 20 heures, en violation du décret présidentielle instituant l’Etat d’urgence et le couvre-feu à partir de ce mardi.

En décrétant l’Etat d’urgence lundi soir lors d’un message à la nation rendu public par la chaîne nationale, le président de la République n’a certainement pas donné mandat aux forces de défense et de sécurité de tabasser les contrevenants. Pour ces derniers, la loi a d’ailleurs prévu des sanctions pénale ou pécuniaire. Mais il n’est nullement indiqué dans les textes, que les éléments de police ou de la gendarmerie peuvent tabasser à coups de matraque ceux qui n’ont pas respecté le couvre-feu. « Les peines encourues par les récalcitrants varient entre 2 mois et 2 ans de prison, une amende de 50 à 500 mille FCfa ou l’une des deux peines comme le précise la loi », a d’ailleurs rappelé le ministre de l’Intérieur ce mardi dans une déclaration à la presse.

Sur les réseaux sociaux, des centaines de vidéos circulent montrant des scènes de violences exercées sur des récalcitrants. Dans cette vidéo choisie par “PressAfrik”, deux policier arrêtent un véhicule aux Parcelles Assainies. L’un ouvre la porte et roue de coups de ceinture le chauffeur avant de refermer violemment la porte de la voiture.

Des images qui choquent. Les citoyens qui n’ont pas respecté le couvre-feu n’ont aucune excuse pour se retrouver dans les rues au-delà de 20 heures. Autant les policiers n’ont pas mandat de les tabasser comme de vulgaires malfrats.

Le couvre-feu est destiné à limiter les déplacements des populations dans le but de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. Il serait regrettable qu’une bavure vienne contrarier toutes les mesures prises par les autorités pour sauver les vies des Sénégalais.

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