Projet de loi de Finances rectificative pour l’année 2019: Le Sénégal renforce sa souveraineté budgétaire

Adopté hier en Conseil des ministres, le projet de loi de Finances rectificative pour l’année 2019 atteste que le Sénégal a renforcé sa souveraineté budgétaire. Selon les informations de “Libération”, les ressources et les charges connaissent une baisse par rapport à la Loi de Finances initiale (Lfi), puisqu’elles passent de 4 071,770 milliards de FCFA à 3 988,63 milliards de FCFA, soit une baisse de 83,14 milliards de FCFA en valeur absolue et 2% en valeur relative. En effet, grâce à la bonne tenue de ses recettes, le Sénégal a abandonné des emprunts pour plus de 52 milliards de FCfa alors que 65 milliards de FCfa sont prévus, dans les ressources internes- une première-, pour le financement des dépenses d’investissement. Ce, en plus d’une hausse spectaculaire des appuis budgétaires. La suppression du poste de Premier ministre et le resserrement du gouvernement, ont fait le reste.
Trois raisons et pas des moindres justifient la Loi de Finances rectificative (Lfr) adoptée hier en Conseil des ministres. Selon les informations de “Libération”, la mise en œuvre combinée de l’ensemble des mesures d’amélioration des recettes budgétaires, va permettre de générer plus de 100 milliards de FCFA pour résorber la baisse des recettes fiscales et les moins-values de recettes jusqu’ici enregistrées aux fins d’atteindre les objectifs de fin d’année. La deuxième raison, qui justifie une grande nouveauté par rapport à la Lfi 2019, est la hausse spectaculaire des appuis budgétaires, dont le montant cumulé passe de 65 milliards de FCFA à 294,9 milliards de FCFA ; soit une progression de 229,9 milliards de FCFA en valeur absolue.

Hausse spectaculaire des appuis budgétaires

Ces appuis proviennent essentiellement des concours de :la Banque Mondiale, à hauteur de 137,5 milliards FCFA; l’Agence Française de Développement, pour 98,4 milliards F CFA et la Banque Africaine de Développement, pour 49,2 milliards FCFA. Cette hausse des appuis budgétaires n’est pas fortuite puisque le Sénégal, grâce à sa stratégie d’émergence, sa gouvernance ainsi que les résultats obtenus sur les terrains économique et social, inspire confiance à nos partenaires techniques et financiers et ces derniers l’expriment en augmentant massivement leurs appuis budgétaires en faveur de notre pays.

Enfin, une autre raison de la Lfr est le renforcement de la préservation de notre écosystème. En effet, la prise en charge du bien-être des générations futures exige une politique efficace de protection de l’environnement. Or, d’après l’Agence nationale de la statistique et de la
démographie (Ansd), la superficie couverte par les forêts connait une perte moyenne de 40 000 hectares par an au Sénégal.

A ce titre, le Pse vert amplifie les politiques de développement et de promotion des changements climatiques. C’est ainsi que l’Etat du Sénégal vient d’initier un important programme de reforestation et de restauration des écosystèmes, dont la mise en œuvre sera assurée par la nouvelle Agence sénégalaise de protection des forêts (ASP-F) qui devrait générer la création d’environ 50 000 emplois. Globalement, les ressources et les charges du projet de loi de Finances rectificative connaissent une baisse par rapport à la Lfi puisqu’elles passent de 4 071,770 milliards de FCFA à 3988,63 milliards de FCFA, soit 83,14 milliards de FCFA en valeur absolue et 2% en valeur relative. Une baisse de 83,14 milliards de Fcfa. Cela permet de maintenir constante à 3%, la cible de déficit budgétaire de l’Etat du Sénégal, signe de la rigueur dans la gestion de nos finances publiques et ce, conformément aux engagements communautaires, pris notamment dans le cadre de l’Uemoa.

S’agissant des ressources du budget général, elles sont arrêtées à un montant de 3 852,68 milliards FCFA contre 3 937,62 milliards FCFA dans la loi de Finances initiale pour l’année 2019, soit une baisse de 84,94 milliards FCFA en valeur absolue et 2,2% en valeur relative.
Quant aux dépenses du budget général, elles enregistrent une baisse d’égal montant aux ressources et passent de 3 937,62 milliards FCFA, dans la loi de Finances initiale à 3 852,68 milliards FCFA dans le présent projet de loi.

Les dépenses pas remises en cause

Néanmoins, les dépenses qui étaient prévues dans la n° 2018-29 du 29 décembre 2018, ne sont pas fondamentalement remises en cause puisque le titre I «Amortissement et charges de la dette publique» n’évolue pas. Il reste à 863,17 milliards de FCFA ; le titre II « Dépenses de personnel » se stabilise à 743,41 milliards de FCFA comme prévu dans la Lfi; les dépenses de fonctionnement (titres III et IV), sont également maintenues à leur niveau initial et les dépenses d’investissement sur ressources internes vont connaître une augmentation de 65,06 milliards de FCFA, soit 2,1%,destinée à couvrir les pertes commerciales (25 milliards FCFA), le complément du TER (25 milliards FCFA) et une partie du financement de la campagne agricole (15 milliards FCFA) ; enfin, les dépenses d’investissement sur ressources extérieures vont, par contre, enregistrer une baisse de l’ordre de 19% au profit de l’appui budgétaire, sous forme d’emprunts programmes qui connaîtra une hausse spectaculaire de plus de 350%, traduisant la confiance renouvelée des partenaires techniques et financiers en la conduite des politiques publiques de notre pays.

Pour les recettes et les dépenses des comptes spéciaux du Trésor, elles affichent une hausse de 1,8 milliard FCFA par rapport à la Lfi, pour les porter à 135,95 milliards de FCFA. Cette hausse est destinée d’une part, au compte d’affectation spéciale Caisse d’Encouragement à la Pêche et aux Industries annexes (CEPIA) (0,3 milliard FCFA), afin de prendre en charge les recettes issues des nouveaux accords de pêche avec l’Union européenne et d’autre part, au Fonds national de Retraite (FNR) (1,5 milliard FCFA) pour la prise en charge des policiers radiés en 1987, en vue de régulariser leurs cotisations dues au titre de la période d’inactivité. Prise en charge des policiers radiés.

Au total, le volume global des dépenses de la Lfr 2019 connaît une baisse par rapport à la Lfi passant de 4 071,77 milliards de FCFA à 3 988,63 milliards de FCFA, soit 83,14 milliards de FCFA en valeur absolue et 2% en valeur relative. Relativement aux autorisations parlementaires, la demande d’intervenir sur le marché national et international et de recevoir des dons au nom de l’Etat, est arrêtée à un montant global de 1 232,17 milliards FCFA.

Libération