Quand la politique l’emporte sur l’essentiel, tout est fait de travers !

La politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, désigne ce qui est relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dans une société organisée. Contrairement à la politique sénégalaise tropicalisée à l’extrême, où politique rime à privilèges et reniement en tout genre. En effet personne n’est étonné par la posture que prennent nos intellectuels et dirigeants, posture illustrée par un m’as-tu-vu outrancier qui n’est que le reflet de la déliquescence de nos structures psychiques. On assiste à un cirque à l’échelle nationale, avec comme acteurs, des experts en tout et rien qui monopolisent le micro et le savoir pour au finish ne rien dire. L’exemple le plus patent reste le supposé cas d’une chèvre qui aurait mis bas un agneau, et alors qu’on s’attendait à ce que nos « scientifiques » saisissent l’opportunité pour éclairer nos lanternes sur la véracité ou non de ce cas, et par ricochet fermer le clapet à tous ces afro pessimistes qui pensent que le noir est bon à rien et ne peut rien faire par lui-même, mais non ils n’en ont rien fait, le seul courageux qui acceptait de s’y prononcer, a plus suscité des questions que des réponses, pauvre pays.

La politique du sénégalais bon teint a ceci comme objectif : satisfaire le ventre et le bas ventre, l’essentiel qui consiste à planifier notre vie et au-delà,  prévoir un environnement et un cadre de vie meilleur pour les générations futures est une vue de l’esprit. Les slogans, programmes, et même apparences reposent sur du clinquant et du creux, pourvu qu’ils tapent à l’ œil des crédules, moutons du seigneur à immoler pour la Tabaski électorale. Et le drame est ceci : de Cheikh Anta Diop à Ibou Fall, les appels au changement et à la conscientisation restent vains. Et la population qui s’y plait, leur fait un pied de nez chaque jour, il suffit de voir dans quel placard de l’oubli ils ont été confinés.

Le drame du pays consiste en une aliénation mentale qui touche toutes les catégories socio-professionnelles. Le travail bien fait n’existe que dans la tête des utopistes, car dans ce pays rare est de voir la personne qu’il faut à la place qu’il faut, entre les mystificateurs à la parole mielleuse et les trafiquants de personnalités au port impeccable, il est difficile de trouver un honnête citoyen pour mener à bien une tache. Le développement passe par une déconstruction de la personnalité hérité de l’esclavage, et cette déconstruction qui devait se faire à travers l’éducation et la connaissance, est sabordée depuis que le temple du savoir, qui est l’université qui devait former l’élite de ce pays, est le temple du dogmatisme et des idées rétrogrades. Il suffit d’y mettre un pied pour s’en convaincre, entre les dahiras, les grèves, et la revendication d’une indépendance qu’ils ont obtenu depuis 1960 (ils accusent toujours les français de maintenir le colonialisme), montre que ce pays dérive et ne forme que de gros adultes irresponsables qui ne veulent jamais prendre leurs responsabilités et entrer dans l’histoire comme l’a suggéré Sarkozy, qui a poussé le culot jusqu’à venir nous remettre les bretelles chez nous, sans la plus petite réaction de nos « intellectuels » si prompts à ruer dans les brancards quand il s’agit de politique alimentaire ou de leur poste.

Toumany Etienne Camara Actuvision.com