Sahel: à l’ONU, les présidents africains et Guterres tirent la sonnette d’alarme

Une réunion de chefs d’État sur la situation au Mali et au Sahel s’est tenue mercredi 25 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, en présence notamment du secrétaire général de l’ONU et du ministre français des Affaires étrangères.

Les présidents du G5 Sahel et de la Cédéao ont voulu cette réunion comme le point d’orgue de leurs appels répétés pour plus de soutien financier et politique de la communauté internationale.

Ce qui est important, c’est notre action commune pour aider les forces de défense et sécurité maliennes à se former, à s’équiper. Parce qu’en fin de compte, que ce soit Barkhane, que ce soit la Minusma ou que ce soit la force conjointe G5 Sahel, un jour ou l’autre ils seront appelés à partir. Il faut plutôt aider les Maliens à reconstruire leur armée.

Mahamat Saleh Annadif, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Minusma

Une salle de conférence comble dans la fourmilière de diplomates qu’est le siège de l’ONU et à la tribune, les présidents des pays du G5 Sahel, mais aussi le chef de la diplomatie algérienne. Au centre, le secrétaire général Antonio Guterres, devant les délégations attentives de dizaines d’États.

C’est lui qui a ouvert la séance et qui a donné le ton. « Je crains que nous ayons collectivement échoué à enrayer les causes profondes de la crise, a-t-il lancé. Et partout les civils en payent le prix. » Il a aussi redit ce qui est répété par les chefs d’État du G5 Sahel depuis des mois : le soutien du monde n’est pas suffisant pour cette Force conjointe qui peine à devenir opérationnelle depuis quatre ans.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a ensuite longuement dressé le bilan de son action, avec des réussites et des manquements, et déjà beaucoup d’efforts, a-t-il insisté. Avec un leitmotiv : il y a urgence à lever enfin cette « digue » contre le terrorisme, comme il l’appelle.

Puis le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, qui préside actuellement le G5 Sahel, ensuite Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, et enfin le ministre algérien Sabri Boukadoum, tous ont à leur tour fait comprendre que tergiverser davantage serait désastreux pour le monde entier.

Rfi