Sénatoriales en Floride: un nouveau dépouillement ordonné

Après le recompte de millions de bulletins, le résultat est toujours trop serré pour valider le vote. Un nouveau dépouillement à la main a donc été ordonné pour déterminer qui du républicain Rick Scott ou démocrate sortant Bill Nelson a remporté la sénatoriale dans cet Etat crucial.

Avec notre correspondant aux Etats-UnisEric de Salve

La Floride va recompter ses bulletin un a un et à la main. Ce jeudi 15 novembre, arrivait à expiration le délai du premier recomptage mais à peine 12 000 voix séparent les deux candidats soit 0,15 points, c’est-à-dire moins que le seuil de 0,25 point nécessaire la validation du scrutin.

En outre, dans un comté, les bulletins dépouillés la seconde fois étaient moins nombreux que la première fois. Et pour ne rien arranger, certaines machines de vote sont tombées en panne.

Mais le républicain Rick Scott, actuel gouverneur de Floride, n’a pas attendu ce nouveau dépouillement manuel pour se proclamer vainqueur de l’élection face au sortant démocrate Bill Nelson. Même empressement du côté du président américain. Depuis plusieurs jours, Donald Trump le proclame également vainqueur tout en dénonçant – sans preuves – diverses fraudes.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

When will Bill Nelson concede in Florida? The characters running Broward and Palm Beach voting will not be able to “find” enough votes, too much spotlight on them now!

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Pas de recomptage décidé en revanche pour l’élection au poste de gouverneur de Floride, pourtant là aussi les résultats sont très serrés : O,4 point de différence entre le républicain et le démocrate Andrew Gillum, premier candidat noir à cette fonction qui refuse de concéder sa défaite.

La Floride est coutumière de ces imbroglios post-électoraux. Ce dernier épisode rappelle celui de 2000 entre Al Gore et George Bush dont l’élection à la présidence avait finalement été validée par la Cour suprême avec seulement 537 voix d’avance.

Poussée démocrate

Dans le reste du pays, ces élections de mi-mandat ont vu déferler une « vague bleue »comme le note la Radio publique nationale (NPR). A la Chambre des représentants, les démocrates ont déjà raflés 34 sièges aux républicains et pourraient atteindre la quarantaine au total. C’est le score le plus élevé qu’ils réalisent depuis l’élection qui avait suivi le scandale du Watergate en 1974.

Au total, à la chambre basse, les démocrates obtiennent plus de sept millions de voix d’avance sur les républicains. Et au Sénat, leurs pertes pourraient être moins élevées également, de l’ordre d’un ou deux sièges au lieu de trois ou quatre, notamment après la victoire de Kyrsten Sinema en Arizona. Une première depuis 1976 dans cet Etat jusqu’ici conservateur.

Pour ces midterms, la participation a été la plus élevée depuis près d’un siècle avec une mobilisation en forte hausse de populations qui votent habituellement peu comme les jeunes et les latinos.

rfi