Session houleuse au Parlement vénézuélien

L’Assemblée nationale vénézuélienne s’est réunie sans l’opposant Juan Guaido ce mercredi pour une session extraordinaire à la suite de l’échec du passage de l’aide humanitaire depuis le Colombie. Et cette session a mal commencé : un syndicat chaviste d’employés du Parlement a fait irruption dans l’hémicycle pour manifester leur opposition aux députés.

Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille

Alors que les députés commencent à entrer dans l’hémicycle, un incident éclate devant la porte de la chambre. Une dizaine d’employés chavistes du palais législatif tentent de forcer le passage entre les députés et les journalistes.

Le député Jose Guerra assiste à la scène, avec un air de déjà-vu : « Ils veulent confisquer le Parlement pour que nous ne puissions pas faire notre travail. Ça arrive souvent ici, c’est très compliqué pour nous de travailler, on tente de nous en empêcher, mais on fait de notre mieux. »

Vidéo intégrée

Après quelques minutes de cris et de cohue, la sécurité maîtrisent les employés chavistes. Autour, de nombreux journalistes immortalisent la scène avec leur caméra ou leur téléphone.

Les employés sont évacués dans la cour où la tension reste vive, un garde assure que l’un d’eux est armé. Mais ils sont tout de même relâchés, s’attardent en scandant des « Viva Maduro » et en insultant les députés. Luis Blanco est l’un d’eux : « On voulait simplement entrer dans la chambre pour afficher une pancarte contre l’intervention des Etats-Unis ici au Venezuela. Un groupe d’escortes de quelques-uns de ces parlementaires illégitimes a agressé notre camarade. On s’est interposé et ils nous ont attaqué. Mais nous sommes déterminés : c’est nous les propriétaires de ce Parlement, nous les travailleurs ! »

Finalement la session parlementaire peut commencer, le pire a été évité. Mais la scène reflète bien la tension qui règne dans le pays à peine quatre jours après les violences du 23 février. Et à en croire les menaces des autorités, le retour de Juan Guaido ne devrait pas apaiser la situation.

Ce qui ne semble pas pour tout de suite. Il se pourrait bien qu’avant de rentrer au pays, le président autoproclamé par intérim s’offre une petite tournée internationale. Juan Gaido doit être reçu ce jeudi par Jair Bolsonaro à Brasilia. Le président chilien Sebastian Piñera lui a aussi proposé de faire un détour par Santiago.

 

Rfi