Syrie: des centaines de rebelles quittent Harasta, dans la Ghouta orientale

Des centaines de combattants rebelles et des civils ont commencé à quitter la Ghouta orientale ce jeudi 22 mars. Près de 2 000 personnes sont censées partir dans des bus en direction d’Idlib, la dernière région syrienne totalement aux mains des rebelles. Les combattants ont trouvé un accord hier avec le régime pour partir, après un mois d’intenses combats qui auraient fait 1 500 morts.

La télévision d’Etat syrienne montre des images de civils, femmes et enfants pour la plupart, quittant avec quelques affaires leur maison. Ils fuient Harasta, la plus petite des trois poches encore contrôlées par des rebelles dans la Ghouta orientale.

Les combattants du groupe islamiste Ahrar al-Cham ont accepté d’évacuer cet endroit. Cela veut dire déposer les armes et partir dans des bus avec leurs familles. Direction : Idlib, la dernière province encore totalement contrôlée par des rebelles. C’est déjà là en 2016 que les combattants d’Alep et une partie de la population avait fui, poussé par l’armée régulière.

Mais pour Oussama al-Omari, militant de l’opposition syrienne dans la Ghouta orientale, cette évacuation est un exode forcé. « Que les combattants soient évacués, d’accord, mais pourquoi les civils ? Pourquoi tout le monde doit partir ? interroge-t-il. A terme, ce sont 6 000 personnes qui doivent quitter Harasta. 1 500 personnes sont évacuées ce jeudi et les autres suivront durant les prochaines 48 heures. »

Si Harasta est en train d’être évacuée, d’autres poches dans la Ghouta sont encore sous le contrôle de groupes armés et subissent toujours des bombardements. C’est le cas notamment des villes de Zamalka et Douma. Le régime de Bachar el-Assad veut reconquérir la Ghouta orientale, cette région près de Damas tombée aux mains des rebelles il y a cinq ans. Rien que cette semaine, les obus tirés par les rebelles ont fait plus de 50 morts.

« Tous les jours il y a des tirs d’obus. Tous les jours nous avons des victimes et des morts. Cette semaine dans le quartier de Kachkoul, cinquante personnes ont été tuées le même jour, déplore le  père Fadi Azar, prêtre de l’Eglise Saint-Antoine de Damas qui soutient le régime. C’est une pluie d’obus. J’ai officié pour les funérailles d’un jeune garçon de huit ans. Il a reçu un éclat d’obus à la gorge. Nous l’avons enterré jeudi dans la matinée. Et il n’y a pas que lui, toutes les églises de Damas, ont célébré des funérailles cette semaine. Le quartier de Kachkoul, est un quartier majoritairement chrétien. Cette semaine, c’était la fête des mères en Syrie, il y avait beaucoup de monde dans les rues. Les gens sont sortis faire des achats, et finalement il y a eu un carnage. »

rfi