Thierno Alassane Sall: «Pourquoi je n’ai pas répondu aux questions des enquêteurs »

L’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, convoqué le mercredi 17 juillet 2019, à la Division des investigations criminelles (DIC) dans le cadre de l’enquête judiciaire sur le scandale pétrolier, a refusé de répondre aux questions des enquêteurs. L’opposant membre du Congrès pour la renaissance démocratique (CRD), émet des doutes quant à « l’éclaircissement » de l’affaire.

« Depuis deux bonnes années au moins, à côté d’autres Sénégalais, je réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’effet de faire la lumière sur les scandales liés aux contrats pétroliers, en particulier ceux signés avec Petro-Tim en janvier 2012 et Total en mai 2017. Je devrais donc me réjouir que la Justice semble enfin sortir de son expectative, si tardivement soit-il », dit-il, dans une déclaration faite à sa sortie des locaux de la DIC. Dans laquelle il note pour s’en désoler que « la procédure en cours, imposée au gouvernement par les circonstances créées par le reportage de la BBC, ne vise pas à faire la lumière sur l’affaire, rétablir le peuple souverain dans ses droits et punir les coupables mais bien au contraire à conclure qui n’il n’y a rien à redire sur les contrats qui seraient réguliers. »

Le leader de la République des valeurs (RV) recalé par le parrainage lors de la dernière élection présidentielle persiste et signe : « Cette procédure suscite l’étonnement jusque dans les rangs de praticiens du droit, comme l’atteste la prise de position du magistrat Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté de l’OFNAC. Pour avoir délibérément ignoré des rapports de l’OFNAC, quels autres documents pourraient trouver un intérêt auprès des enquêteurs ? Ce dossier est lourd d’innombrables pièces consistant au rapport de l’Inspection Générale d’Etat, à la confirmation des conclusions dudit rapport quant à la démarche purement spéculative de Timis qui a effectivement abouti à un enrichissement sans cause, à un faisceau massif de faits qui pointe vers un groupuscule d’individus. »

Partant de ce principe, il « refuse de s’associer à une démarche qui ressemble plus à un enterrement de première classe du dossier. C’est pour cela, ayant en Républicain déféré à la convocation des enquêteurs, j’ai signifié à la DIC mon objection à la procédure et mon refus de m’y associer. Si une procédure crédible, transparente et orientée vers la recherche de la vérité devait être engagée, j’y participerai avec bonheur et totale disponibilité. Par exemple, je serais prêt à témoigner devant une commission d’enquête parlementaire avec auditions publiques et diffusées par la Presse. Cette affaire n’est pas un bras de fer entre une poignée d’opposants aigris et un pouvoir légitimement reconduit après des élections. Son issue déterminera si notre Pays, le Sénégal, continuera à fournir des ressources stratégiques contre des sucettes, elle dira si oui ou non, nous sommes encore une colonie ou si nous sommes un Pays souverain, pouvant disposer de ses richesses au bénéfice de ses populations ».