Tirs nord-coréens: la Corée du Sud s’alarme, la reprise du dialogue s’éloigne

La Corée du Sud s’inquiète de la hausse des tensions, au lendemain de deux nouveaux tirs de missiles balistiques à courte portée par la Corée du Nord. Le Pentagone a confirmé qu’il s’agissait bien de missiles, qui ont parcouru plus de 300 km. Ces deux engins ont survolé tout le territoire nord-coréen avant de retomber en mer, signe que Pyongyang a suffisamment confiance en sa technologie. Ce vendredi matin, la presse officielle du régime célèbre en fanfare cette nouvelle provocation tandis qu’au Sud, on s’alarme de l’effondrement inexorable du processus de dialogue.

De notre correspondant à Séoul, Frédérique Ojardias

Le quotidien officiel nord-coréen Rodong Sinmun publie fièrement en première page plusieurs photos des nouveaux missiles après leur mise à feu. On y voit aussi un Kim Jong-un la mine réjouie, qui observe à la jumelle les tirs de ce qui est qualifié de « plusieurs moyens de frappe à longue portée ». Des tirs que le dirigeant nord-coréen a ordonné en personne, précise la propagande.

Danger pour les négociations

Mais au contraire de ce que prétend le Nord, il s’agirait plutôt d’une arme de courte portée, probablement une copie du missile russe Iskander, précise à Séoul le quotidien conservateur Choson Ilbo. Ce missile peut emporter en théorie une charge nucléaire.

Le Choson Ilbo fait remarquer que ces tirs violent les résolutions de l’ONU, et il demande à son gouvernement de « penser à deux fois avant de se dépêcher d’envoyer de l’aide alimentaire » au nord de la frontière.

Le journal de centre-gauche Hankyoreh redoute de son côté que ces provocations « très dangereuses » n’augmentent « le risque de confrontation, alors que le dialogue Nord-Sud est rompu ». Une inquiétude partagée par le président sud-coréen Moon Jae-in, qui a déclaré que ces tirs éloignaient la perspective d’une reprise des négociations.

rfi