Traité d’Aix-la-Chapelle: un pas de plus dans l’amitié franco-allemande

La France et l’Allemagne souhaitent aller plus loin dans leur relation. Angela Merkel et Emmanuel Macron signent ce mardi 22 janvier dans la ville allemande d’Aix-La-Chapelle, l’ancienne capitale de l’empire de Charlemagne, un nouveau traité. Il renforce le traité de l’Elysée signé en 1963 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer.

Avec notre envoyé spécial à Aix-la-Chapelle,Anthony Lattier

Le principe est de rendre les liens entre les deux pays plus étroits en faisant converger leur économie, en coordonnant leurs positions avant chaque sommet européen ou international, ou encore en facilitant la vie de celles et ceux qui habitent de part et d’autre de la frontière.

Mais c’est surtout sur le domaine de la sécurité que s’attarde le texte avec une clause de défense mutuelle. Les deux pays se prêtent assistance en cas d’agression de l’un d’entre eux, sans pour autant que ne soit mentionnée une éventuelle mobilisation de l’arsenal nucléaire français. Le texte grave aussi dans le marbre l’idée qu’il faut que les deux pays collaborent davantage pour développer leur armement et mener des opérations ensemble.

ONU et UE

En France, des critiques ont été émises par l’extrême droite concernant ce texte, en relayant des fausses informations. Mais à aucun endroit, dans le texte, il n’est écrit que la France va partager son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU avec l’Allemagne. Il s’agit en réalité de faire de l’admission de l’Allemagne comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU une priorité. A aucun moment non plus, le texte ne mentionne l’idée de livrer les régions Alsace et Lorraine à l’Allemagne, comme l’a dit Marine Le Pen.

Si avec ce traité, la France et l’Allemagne peuvent donner l’impression de tourner le dos au reste de l’Europe, l’idée semble surtout de faire avancer le couple moteur en espérant que les autres suivent. Et cela alors que l’Union européenne (UE) est dans l’impasse : le Royaume-Uni va bientôt sortir de l’Union et la dynamique continentale piétine. Mais, du côté de la présidence française, on refuse de parler de fermeture sur le couple franco-allemand. Il s’agit dit-on plutôt de « serrer les rangs ».

Jumelages

Parmi les nombreux acteurs des relations entre les deux pays, la commission franco-allemande pour la jeunesse formule régulièrement des propositions pour les dirigeants. « Ce nouveau traité est assez important pour nous parce que l’Europe a complètement changé, estime Robin Miska, l’un des responsables de cette commission. Et dans ce traité, je vois très bien cette nouvelle étape pour l’Europe. »

« Pour moi, c’est très important que les jumelages, l’engagement civique, ça se voit aussi dans ce nouveau traité. Je suis très heureux aussi qu’on donne l’importance aux jumelages et aux associations franco-allemandes qui jouent un rôle très important, parce que c’est la base de l’amitié franco-allemande. Je vois dans ce nouveau traité qu’on a aussi un fonds citoyen pour vraiment réaliser des projets concrets à la base, entre les citoyens. On a 2 000 jumelages franco-allemands, mais il faut les motiver, il faut aussi un nouveau projet pour eux. Et je pense que ce nouveau traité est là pour le jumelage et une nouvelle dimension ».

 

Rfi