Trudeau attaqué sur son bilan environnemental lors du dernier débat canadien

Jeudi soir, le troisième débat avant les législatives a permis aux candidats de s’exprimer sur l’économie, l’immigration ou encore des questions sociétales comme la laïcité et l’aide médicale à mourir. Mais c’est l’environnement qui a cristallisé l’essentiel des frictions.

Ce dernier « débat des chefs » canadiens s’est déroulé en français et dans une ambiance un peu moins tendue que celui de lundi. Quelques piques ont tout de même émaillé cet ultime affrontement avant le scrutin du 21 octobre. Comme lorsque le chef du Nouveau parti démocratique Jagmeet Singh a renvoyé dos à dos Justin Trudeau et Andrew Scheer, grand défenseur de l’industrie pétrolière de l’Alberta. « Ici on a M. Pipeline et ici on a M. Pipeline », a-t-il lancé.

L’environnement a été un thème très présent dans la campagne, chacun essayant de pointer les insuffisances des autres. Jeudi soir, les rivaux de Justin Trudeau n’ont donc pas manqué de rappeler encore une fois sa décision controversée de nationaliser l’oléoduc Trans Mountain. « Il faut arrêter tous les oléoducs et les gaz de schiste partout au Canada, a lancé la cheffe des Verts Elizabeth May. La jeune militante suédoise “Greta Thunberg a raison : notre maison est en feu. Comment osez-vous ? » Le Premier ministre sortant s’est défendu en assurant que les profits de ce pipeline seraient réinvestis dans la transition écologique.

« On sait que la transition ne peut pas se faire du jour au lendemain », a tenté Justin Trudeau assurant qu’il avait fait plus pour l’environnement que n’importe quel autre Premier ministre canadien avant lui.

« Menteur compulsif »

Au coude-à-coude avec les conservateurs selon un dernier sondage publié mercredi soir avant cet ultime débat télévisé, Justin Trudeau a contre-attaqué en accusant le chef conservateur de « proposer des baisses d’impôt pour les plus riches ». « Vous êtes un menteur compulsif », a rétorqué Andrew Scheer, qui a rappelé que les baisses d’impôt promises à la classe moyenne seraient en partie financées par une réduction de 25% de l’aide internationale.

Avec près de 31% des intentions de vote pour les libéraux comme pour les conservateurs, c’est en tout cas un gouvernement minoritaire qui se profile, ce qui obligera Justin Trudeau ou Andrew Scheer à passer des alliances.

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(avec AFP)