Université du Sine-Saloum: Cheikh Oumar Hanne accueilli par des brassards rouges

Fatick : Venu procéder au lancement des travaux de construction du campus pédagogique et administratif à Fatick de l’Université El hadji Ibrahima Niasse du Sine-Saloum, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et la Technologie, a été accueilli hier par des porteurs de brassards rouges.

Ce sont des habitants des villages environnants impactés par le site d’implantation, notamment Poukham Toc, Mbane, Ngouye et Mbine Diohine, qui ont brandi la menace de s’opposer aux travaux sur le site de 400ha qui leur a été retiré de leurs champs pour abriter l’université. Ils estiment selon l’un des manifestants, Abdou Karim Faye de Poukham, « n’avoir pas été indemnisés jusqu’à ce jour du lancement des travaux.

Nous avons constaté que les autorités n’ont pas respectés les engagements qu’ils avaient pris de payer les impenses avant le démarrage des travaux. Donc, pour nous les habitants des villages impactés, la procédure est faussée, ce qui nous a poussé à réagir pour nous faire entendre, surtout qu’en réalité, nous ne nous opposons pas à ce que l’université soit implantée sur le site ».

Toutefois, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et la Technologie a, après avoir écouté les doléances des manifestants, donné des assurances afin de prendre, « dès la semaine prochaine, des mesures pour procéder dans les brefs délais au règlement de ce problème d’indemnisation des ayants-droit, en rapport avec les autorités administratives et locales ».

Le Ministre Cheikh Oumar Hanne a ensuite écouté les explications des responsables d’entreprises chargés de mettre en œuvre sur le terrain le projet. Il s’agit du consortium d’entreprises sénégalaises OTIZIA et chinoises CMEC, ce qui a motivé la présence aux côtés du ministre de l’enseignement supérieur, de l’Ambassadeur de Chine, M. Zhang et du chef de l’entreprise chinoise.

L’Architecte Saer Diop, le chef du projet a expliqué devant les autorités, les grandes lignes de ce qui constituera à l’horizon 2021, l’une des premières plates-formes  universitaires à vocation agricole, pour la sécurité alimentaire et le développement durable dans le bassin arachidier. Ce, à travers une diversification des connaissances scientifiques et technologiques.

La ville abrite déjà les deux unités de formation et de recherche (URF) de la nouvelle université El Hadji Ibrahima Niasse du Sine-Saloum, que sont les filières ressources halieutiques et tourisme et langues, en attendant la fin des travaux de réalisation des infrastructures qui vont les abriter. Les bâtiments seront composés des amphithéâtres et autres annexes, le bloc administratif et pédagogique, le service social ainsi que le campus, entre autres.

Le Ministre de l’Enseignement supérieur a insisté sur le respect par les entreprises du délai d’exécution et de livraison de l’infrastructure. Tout en indiquant également que son département prendra toutes les mesures nécessaires à la diligence de la procédure des engagements pris avec les entreprises.

Mais il faut dire que le choix des deux filières, tourisme-restauration et langue et ressources halieutiques, n’est pas fortuit. Ce, compte tenu des potentiels énormes dont regorge la région de Fatick, dont la particularité est de disposer de cinq (5) importantes zones à vocation touristique que sont : Foundiougne, Toubacouta, les iles du Saloum, Palmarin et Ndangane Sambou mais aussi et surtout, d’un potentiel énorme en ressources halieutiques, avec des zones de pêcheries et de cueillettes de crustacés et dont le village de Djiffer se positionne parmi les plus importants quais de débarquements de pêcheurs.

L’université El Hadji Ibrahima Niasse du Sine-Saloum aura donc pour vocation comme l’a rappelé le Ministre Cheikh Oumar Hanne, « de mettre tout ce potentiel en corrélation avec l’adéquation formation-emploi, pour déjà, ouvrir les portes de l’emploi aux futurs étudiants qui seront orientés dans ces deux unités de formation ». Déjà la première cohorte est sur place à Fatick depuis janvier 2019, pour suivre les enseignements apprentissages universitaires. Les cours se déroulent dans des locaux qui ont été mis à la disposition de l’université par des autorités locales.