Washington veut que les discussions à Oslo portent sur le départ de Maduro

Les discussions en Norvège entre les représentants du président vénézuélien Nicolas Maduro et les délégués de son rival Juan Guaido, soutenu par Washington, doivent se focaliser sur le départ de Maduro, a déclaré mardi 28 mars la diplomatie américaine.

« Nous prenons acte des discussions en Norvège. Comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, les États-Unis croient que la seule chose à négocier avec Nicolas Maduro porte sur les conditions de son départ », a déclaré à la presse Morgan Ortagus, la porte-parole du département d’État.

« Les précédents efforts de négociation ont échoué, parce que le régime les a utilisés pour diviser l’opposition et gagner du temps. Nous espérons que les discussions à Oslo vont se focaliser sur le départ de Maduro comme condition préalable à toute avancée », a souligné Morgan Ortagus.

Depuis lundi, une délégation de l’opposition vénézuélienne et une autre représentant le régime de Nicolas Maduro sont en Norvège, plus précisément à Oslo, dans le but de trouver une solution négociée à la crise politique, sociale et économique qui touche le Venezuela depuis de nombreux mois.

Pourquoi la Norvège ? Ce pays dispose depuis des années d’une expertise en matière de négociation pour tenter de trouver une issue à des conflits. La Norvège a accompagné notamment le processus de paix colombien qui s’est achevé par la signature d’un accord de paix entre les FARC et Bogota en 2016. Mais, même forts de cette expertise, les diplomates norvégiens vont devoir redoubler d’efforts pour tenter d’obtenir un compromis.

La Norvège souhaite que ce processus reste le plus secret possible

S’il y a plus d’une semaine les deux parties avaient négocié séparément leur participation à ces négociations, désormais il est temps de se parler directement. Ce mardi 28 mai, les discussions se poursuivaient avec un sujet qui risque de revenir sur la table tout au long de ce dialogue : l’organisation d’élections libres et transparentes, sous l’égide de la communauté internationale.

La Norvège écoute pour l’instant les arguments des deux parties. Mais l’opposition vénézuélienne a déjà prévenu : elle veut des solutions rapides et efficaces, la situation sur place n’est plus tenable. Une opposition qui se dit relativement confiante, car elle sait que celui qui est chargé de ce dossier côté norvégien a longuement préparé ce dialogue. Il s’agit de Dag Nylander, haut diplomate norvégien, qui a participé pendant six ans à l’élaboration de l’accord de paix avec les FARC, mais qui a aussi travaillé sur le différend frontalier entre le Guyane et le Venezuela.

Dag Nylander a interrogé de nombreuses personnes avant de se lancer dans ce chantier, notamment des acteurs de la société civile vénézuélienne, des ONG, ou encore des diplomates en poste. La Norvège souhaite que ce processus reste le plus secret possible. Très peu d’informations circulent sur ces négociations, car comme le rappellent les autorités norvégiennes, la discrétion est un gage de réussite dans de tels processus.

 

Rfi