3000 milliards pour l’exploitation du champ GTA

Le Sénégal et la Mauritanie ont signé, hier à Dakar, un contrat d’achat et de vente du gaz naturel liquéfié (GNL) de la première phase d’exploitation du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA). L’accord a été signé par Mouhamadou Makhtar Cissé, Ministre du Pétrole et des Energies, et Mohamed Ould Abdel Vetah Ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Energie.

« Environ 5 milliards de dollars américains, soit environ 3000 milliards de FCFA, sont nécessaires pour réaliser les investissements de production de la première phase de GTA », a déclaré Mouhamadou Makhtar Cissé, lors de la signature du contrat d’achat et de vente du GNL Pour lui, ce contrat de vente est la résultante d’un appel d’offres international qui a permis aux deux Etats, ainsi qu’aux compagnies pétrolières nationales et internationales, d’avoir la meilleure offre possible sur le marché mondial ; après la soumission de plusieurs offres dont celle de BP Gas Marketing, qui a proposé le meilleur prix et a donc remporté le marché. Sur ce, poursuit-il, le champ gazier de GTA sera développé en trois phases. La premier phase pour laquelle intervient cette signature de contrat, produira au total environ 2,5 millions de tonnes par an (mtpa) de gaz naturel liquéfié pour exportation, et 70 millions de pieds cubes par jour de gaz (environ 500 MW électrique) pour les deux marchés domestiques. Ces quantités seront équitablement partagées entre les deux pays selon les conditions fixées par l’accord de coopération Inter-Etats. Les différentes entités impliquées dans le projet (Etats et compagnies pétrolières) ont convenu de commercialiser conjointement tout le GNL de cette phase 1 pour l’optimiser. Cet accord, soutient-il, permet en outre de réaliser la formation et renforcement des capacités du personnel des compagnies nationales ainsi que des ministères en charge du pétrole des deux pays sur les métiers liés aux activités de commercialisation du gaz et du GNL. Cela « nous » permettra d’être prêts dès le début de la production prévue en 2022.

Pourquoi conclure un contrat d’achat et de vente de gaz avant le démarrage de la production en 2022 ?

Cette question mérite d’être posée pour une meilleure compréhension. Dans ses propos, le Ministre sénégalais en charge du Pétrole et des Energies laisse entendre : « contrairement au pétrole brute, le gaz naturel ne se stock pas aisément. Sous sa forme liquéfiée, il est stocké dans des bacs cryogéniques ou dans des méthaniers. Dans les deux cas, ces équipements nécessitent un niveau d’investissement par mètre cube de GNL stocké très élevé, en comparaison au cout de stockage du pétrole brute ». A l’en croire, cela induit un certain nombre de contraintes pour les projets gaziers. Pour tout cela, les investisseurs exigent, de sécuriser la vente de la production avant de financer tout projet de gaz, comme c’est le cas du coton où la production est vendue avant même les semis, sur la base des intentions de culture. Dans l’industrie du gaz, contrairement au pétrole, explique l’ancien Directeur de la Senelec, il faut d’abord trouver le marché avant d’exploiter le gaz. Et le moyen le plus sûr de le faire est de trouver un acheteur qui a besoin d’une garantie d’approvisionnement à long terme. Le producteur s’engage à livrer une quantité de gaz que le client s’engage à acheter. C’est comme cela que cette industrie marche dans le monde, à travers le monde. « La signature, aujourd’hui (Hier : ndlr), du contrat d’achat et de vente du gaz naturel liquéfié (GNL) démontre, si besoin en était encore, les liens fraternels, solides qui unissent nos deux Etats pour avancer ensemble dans le chemin de développement harmonieux », conclut M. Cissé. Pour sa part, le Ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Energie, Mohamed Ould Abdel Vetah, est d’avis que l’aboutissement de cette étape de commercialisation nous permettra d’accélérer les discussions en vue des phases suivantes du champ GTA. A cette occasion, il dira que la signature du contrat affirme la volonté des deux pays de mutualiser les efforts en vue de leur meilleur positionnement sur le marché international du gaz.

REWMI