En Syrie, l’armée turque et ses alliés rebelles syriens ont finalement pris le contrôle de la ville d’Afrin dimanche matin sans rencontrer de réelle résistance de la part des forces kurdes. Pour le président Recep Tayyip Erdogan, cette prise est une véritable victoire voire un soulagement, mais les jours qui viennent ne seront pas nécessairement plus simples.
Avec notre correspondant à Istanbul,Alexandre Billette
Il aura fallu 57 jours à la deuxième armée de l’Otan pour prendre le contrôle de la ville d’Afrin, située à 20 kilomètres de la frontière turque. Loin, très loin de l’opération éclair qu’Ankara avait évoquée fin janvier.
C’est néanmoins une victoire pour Recep Tayyip Erdogan. D’abord en Turquie, après avoir présenté l’opération à Afrin comme une quasi-guerre de libération nationale, il fallait obtenir des résultats concrets. Ensuite en Syrie, Ankara prend pied et peut maintenant prétendre, du moins en paroles, déployer son armée encore plus à l’est le long de sa frontière. Voire s’installer durablement dans une région hors de portée de Damas et contrôlée par des rebelles alliés.
En résumé, pour le président turc, les bénéfices immédiats sont importants. Reste à voir comment Ankara va gérer la présence de ses troupes maintenant installées sur un territoire étranger, et si les forces kurdes, qui promettent de libérer la ville, parviendront à répliquer.
RFI