55 milliards levés sur le marché financier: Liquidité bancaire ou qualité de signature de l’Etat du Sénégal ?

Les fonds disponibles dans la plupart des banques dans la zone UEMOA, faute d’être absorbés par le secteur privé ouest-africain, pour diverses raisons, s’orientent vers le financement public dans l’achat des titres publics des Etats membres et compromettent de fait le crédit privé. A cet effet, ce modèle économique que développe le marché bancaire de l’Union, basé sur une spécialisation d’acquisition des titres publics, renforce l’effet d’éviction car de plus en plus les titres publics constituent une part importante dans l’actif des banques représentant plus de 20% depuis 2017.

Le Sénégal, comme la plupart des Etats membres, pour couvrir son besoin d’amortissement de sa dette arrivée à maturité et de couverture du déficit budgétaire, procède, bien souvent à des emprunts extérieurs comme à des emprunts intérieurs notamment en émettant des bons du trésor et des obligations du trésor.

Pour le cas d’espèces des 55 milliards levés avec succès sur le marché de l’UMOA le 8 novembre passé, avec un taux de couverture de 397% des investisseurs qui ont proposé 4 fois plus soit un volume de 197 milliards, il me plaît de retenir trois éléments :

– D’abord, force est de reconnaître que les titres publics sénégalais sont très prisés. Ce qui explique le franc succès de l’opération sous l’égide de la BCEAO en coopération avec l’Agence UMOA-Titre. Seulement il est aussi bon de rappeler qu’il est très rare, dans les pays de l’Union, de voir un échec de ces types d’opérations d’émission.