Le gouvernement canadien enquête après avoir appris que les équipages de bateaux de pêche du pays ont été interrogés par des agents des services frontaliers américains, même si ces embarcations se trouvaient dans des eaux canadiennes, mais contestées par les Etats-Unis. Cette histoire laisse dubitatif, notamment à cause de la raison évoquée par les Américains pour arraisonner les navires.
Avec notre correspondante à Montréal, Marie-Laure Josselin
Depuis deux semaines, des agents des services frontaliers américains auraient intercepté au moins dix bateaux canadiens, alors qu’ils pêchaient dans les eaux autour de l’île de Machias Seal, riches en homards.
Cette île canadienne de 550 mètres sur 250, sur laquelle aucun arbre ne pousse, est aussi un refuge d’espèces marines. Elle se situe au large du golfe du Maine, entre un Etat américain et deux provinces canadiennes.
Vieux conflit territorial
Les pêcheurs ont informé les agents américains qu’ils se trouvaient légalement dans des eaux canadiennes. Pour Ottawa, l’île et ses eaux environnantes sont canadiennes. Mais Washington conteste.
Une vieille querelle de frontière oppose les deux pays depuis la fin du XVIIIe siècle. Mais jusqu’ici, aucun des deux pays n’avait vraiment posé de geste pour affirmer ses revendications territoriales.
Selon les pêcheurs, la raison avancée par les agents est qu’ils étaient à la recherche d’immigrés illégaux. Une réponse étonnante : les migrants veulent d’avantage quitter les Etats-Unis pour le Canada et non l’inverse.
Rfi