Au Japon, le gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, ainsi que six de ses dirigeants, responsables de l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995, ont été exécutés. Ils avaient été condamnés à mort par pendaison pour cet attentat qui avait fait 13 morts et intoxiqué plus de 6 000 personnes. Cinq autres responsables de la secte vivent dans l’attente de leur exécution.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Au Japon, le gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, avait été reconnu coupable du crime le plus monstrueux de l’histoire du Japon. Les procès-marathon de cette secte auront duré 20 ans. Shoko Asahara s’était refusé à parler. Ses lieutenants avaient rejeté la dérive terroriste de la secte sur le gourou.
Pour la première fois, du sarin, un gaz neurotoxique inventé par les nazis mais jamais utilisé, était répandu dans les transports publics d’une mégalopole, en l’occurrence le métro de Tokyo en 1995. Le gourou de Aum est pendu mais la secte reste active. Elle compte 1 500 membres encore sous son influence. La police redoute des incidents après son exécution.
Gourou à moitié aveugle
Personne ne connait les raisons des attentats de la secte. Dans la préfecture de Nagano, elle avait utilisé une première fois du sarin contre « ses ennemis », un an avant l’attaque dans le métro de Tokyo. Ce premier attentat avait fait sept morts. Le gourou était accusé du meurtre de 27 personnes au total.
Les Japonais n’ont jamais cherché à comprendre pourquoi une jeunesse désenchantée, souvent sortie des meilleures universités du pays, a cédé à la séduction de la secte Aum et aux élucubrations d’un gourou à moitié aveugle, vêtu de mauve, barbu et chevelu, pas très intelligent mais qui rêvait de renverser l’Etat japonais avant de prophétiser l’Apocalypse.