Occupations anarchiques, pression immobilière: Diamalaye dénonce un bradage organisé de son littoral

Occupations anarchiques, pression immobilière: Diamalaye dénonce un bradage organisé de son littoral

Malgré les nombreuses alertes lancées par le Collectif citoyen pour la défense du littoral de Diamalaye, le statu quo persiste. La plage fait face à de multiples agressions qui n’ont pas lieu d’être, occasionnant un péril environnemental et foncier à retardement. Sont pointées du doigt, une anarchie chronique, ainsi que des constructions illégales sur la façade maritime, au nez et à la barbe, pour ne pas dire avec la complicité des autorités municipales.
Au-delà des dépôts sauvages d’ordures, l’activité des briquetiers et l’installation de charretiers dans la zone font grincer des dents. La plage qui était immaculée, est laissée à la merci de l’insalubrité et des prédateurs fonciers. Membre du collectif pour la défense du littoral, Pape Ibrahima Sow déplore la situation.

«Ils sont en train de brader le littoral à la quête d’argent. Ce n’est pas autre chose. C’est un bradage organisé du littoral de Diamalaye (… ). On a interpellé la mairie de Yoff à plusieurs reprises, on a eu à faire deux sit-in avec le Collectif citoyen pour la défense du littoral. Après le premier sit-in, le maire est venu avec un lot de promesses, il connaît la solution mais il ne fait rien pour régler le problème. Je pense qu’il ne fait que parler, il ne respecte pas sa parole, à la limite j’ai l’impression qu’il manque de respect aux populations. Le bureau du Conseil lui a écrit pour lui demander un rendez-vous, il ne nous a jamais répondu», déclare Pape Ibrahima Sow.

Il craint que, si les constructions le long du littoral se poursuivent, Diamalaye soit victime d’inondations dans un futur proche. «En période de pluie, toutes les eaux de ruissellement des eaux des Parcelles assainies, des cités Damel… convergent vers la plage et c’est la nappe phréatique qui absorbe ces eaux-là. S’ils mettent du béton, demain, nous serons inondés. Si l’eau ne s’écoule plus, l’eau va stagner chez nous, car nous sommes en zone de cuvette», dénonce le président de la Commission défense et préservation du littoral. Il ne manque pas de revenir sur le problème des briquetiers.

«Les briquetiers se sont installés de manière anarchique. C’est un paradoxe parce qu’il y a une brigade de surveillance au niveau de Dakar, ils s’attaquent aux commerçants mais ils ne s’attaquent jamais aux briquetiers. C’est une industrie florissante, et ces briquetiers-là, ce sont eux qui attirent les charretiers qui effectuent le transport. S’ils le voulaient demain, il n’y aurait pas un briquetier sur place. Ils ont le pouvoir de police, ils ont tous les moyens qui sont mis à leur disposition pour défendre notre littoral, mais rien n’est fait», laisse entendre Pape Ibrahima Sow.

Tribune