Entre la France et le Mali, la rupture est consommée. Paris semble vouloir maintenir un faux suspense, mais le retrait de ses troupes se précise de jour en jour. En atteste la déclaration lundi du ministre français des Affaires étrangères.
« Si les conditions ne sont plus réunies, ce qui est manifestement le cas, pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera de combattre le terrorisme à côté avec les pays du Sahel qui sont demandeurs », a précisé Jean-Yves Le Drian.
Le ministre a été clair : la France ne quitte pas le Sahel, elle procède à un redéploiement. « Le président veut que nous nous réorganisions. Nous ne partons pas, mais nous allons nous réorganiser pour que la lutte contre le terrorisme continue », a-t-il ajouté.
La France cherche à réduire l’effectif de ses soldats de 5 000 à 3 000 environ. Elle veut aussi convaincre ses alliés européens de rester dans la zone avec la force Takuba, plutôt symbolique avec 900 éléments.
La France est d’ailleurs l’initiatrice de cette force et compte plus de soldats dans cette contingence. Un retrait et redéploiement qui lui assurerait donc une présence continue au Mali sous le visage de l’Union européenne pour adoucir le sentiment antifrançais dans le Sahel, Bamako en particulier.