Guédiawaye est au centre des débats avec le conflit qui persiste entre Ahmed Aidara et Aliou Sall. Une installation houleuse du nouveau maire qui a provoqué l’ire des populations. Pour Modou Diagne Fada, leader du Fds/Yessal et membre de Benno Bokk Yaakaar, Ahmet gagnerait à discuter. Il était l’invité du Grand oral sur Rewmi Fm.
Yewwi a connu une percée dans certaines villes. Peut-on parler d’échec ?
Oui l’ambition était de garder Guédiawaye, Pikine et reconquérir Ziguinchor qui avait échappé à Benno en 2014, de même que Thiès. On n’a pas réussi à reconquérir ces villes. Mais ce n’est pas méchant, car le Sénégal est une démocratique majeure, un pays qui sait voter. Les citoyens ont fait le choix et il faut en prendre acte. Pourtant cela ne donne pas à l’opposition la majorité et les voix de Darou Mousty comptent comme celles de Dakar. Benno garde sa majorité, les listes parallèles qui ont gagné, prouvent que si c’étaient d’autres élections, on allait obtenir la majorité pour gouverner. Donc la majorité est là.
Les échecs ne sont pas des moindres non plus. Il faut une lecture, la conférence des leaders a déjà analysé ces résultats-là. Nous sommes en train de nous préparer et de remobiliser les troupes et des missions sont envoyées pour consolider les bases de Bby et de la grande majorité. Nous voulons garder notre majorité à travers le Sénégal. Bby avait perdu les élections locales en 2014 à Dakar, mais pourtant en 2017, il a gagné les législatives. En 2019, Macky a gagné à Dakar. Nous allons nous battre pour récupérer les zones perdues car nous avons compris que dans beaucoup de localités, il y a eu des votes sanction de la part de nos militants. Si l’opposition pense avoir gagné ces Locales, c’est qu’elle n’est pas ambitieuse.
Il suffit de faire le tour du Sénégal pour s’en rendre compte. Les capitales en Afrique sont « rebelles ». Gérer une capitale pour un parti au pouvoir, c’est difficile. Si on se réfère au bilan, on n’allait pas perdre Dakar ou Guédiawaye. Les gens regardent assez peu ces questions-là. On comprend, mais il faut faire avec. Je félicite tout le monde mais aussi il faut que les gens sachent que le Président est là et avec une majorité. On verra bien avec la nouvelle photographie lors des Législatives.
Les maires sont installés, mais à Guédiawaye, il y a des problèmes. Ne faudrait-il pas revoir le système ?
Mais c’est un cas intéressant, Guédiawaye. C’est un cas d’école pour dire quoi : un maire a été élu, mais qui n’a pas la majorité des conseillers. La victoire a été belle et nette. Le maire de Darou Mousty a proposé son bureau municipal qui passe comme lettre à la poste. Ce qui montre qu’à Guédiawaye, la victoire n’a pas été sans bavure et dire que c’est un département qui, lors des Législatives, va revenir dans le giron marron-beige. Ce sera difficile pour le nouveau maire de gérer sans parler avec Bby. Si j’ai un conseil à donner c’est que la politique est derrière nous, que les gens se mettent autour d’une table et voient comment gérer Guédiawaye.
Comment la majorité pense aller aux Législatives prochaines avec cette vague de frustrations?
Nous sommes en train de réfléchir, mais il faut dire qu’il ne peut plus avoir de listes parallèles. Il faut être solidaire et avoir une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Les Législatives, c’est autre chose et cela va aussi intéresser le prochain gouvernement qui sera installé. Car celui qui gagne l’assemblée va proposer un Premier ministre. Nous devons consolider nos points forts pour les Législatives. On ne craint pas une cohabitation, mais nous connaissons ce pays. Il sera difficile de se battre à Kébémer ou à Louga. Donc on peut perdre quelques départements, mais nous allons nous battre car la démocratie est majeure dans ce pays.
Vous avez été réélu à Kébémer, alors comment avez-vous géré toutes ces listes parallèles ?
Je crois qu’il n’y a pas eu d’animosité entre nous et les leaders de Bby. Nous sommes tous avec le Président Macky Sall. La liste que j’ai conduite a gagné. Nous avons battu campagne et nous avons remporté plusieurs voix, l’adversaire était à plus de 14 mille voix, c’est énorme. Madiop Bitèye a été réélu, devançant de plus de 2 500 voix la coalition Wallu.
Pensez-vous sanctionner ceux qui ont perdu les élections locales ?
Moi je ne pense pas que cela devrait être un critère de sélection. Cela ne doit pas être. Il y a des gens qui ont perdu mais il faut les maintenir. Des gens qui ont gagné, il leur faut une promotion. On va vers des échéances importantes, des gens ont fait des faux pas, il faut les aider à se relever. On peut sanctionner quelques-uns, mais ne pas en faire une règle.
Rewmi