La question des journalistes qui embrassent la politique, tout en s’efforçant à rester dans le métier, est de plus en plus évoquée au sein de la corporation. Une pratique, juge-t-on, incompatible avec le métier de journalisme. Interpellés par la rédaction de Sud Quotidien, le président du Cored est catégorique sur la question. Selon Mamadou Thior, « on ne peut pas être dedans et dehors. C’est inacceptable».
« Nous avons dit et redit que tous ces gens qui font de la politique n’auront pas le quitus du Cored», a-t-il martelé. De son côté, Daouda Mine, le président de la commission de la Carte nationale de presse est d’avis que « Si on veut informer juste et vrai, on doit être à équidistance ».
Nombreux sont les journalistes qui pratiquent le métier et en même temps embrassent la politique. Une pratique qui, de nos jours, suscite beaucoup de polémiques surtout au niveau de la corporation. Interpellés par la rédaction de Sud Quotidien sur la question, le président du Cored est catégorique là-dessus.
« Pour le Cored, le problème est très simple. On ne peut pas être politicien et journaliste, ce n’est pas possible. Il faut faire la part des choses. Il faut faire un choix. Je donne souvent l’exemple d’Abdou Latif Coulibaly, qui a été des nôtres et qui a choisi de devenir politicien et qui a renoncé à la profession de journaliste. C’est ça un peu la bonne attitude. On ne peut pas être dedans et dehors», a déclaré Mamadou Thior, président du Cored.
D’ailleurs, poursuit le président du Cored, « Au plan éthique et au plan déontologique, c’est inacceptable. Et pour nous, au Cored, le problème est simple. Pourquoi on reconnait aujourd’hui un journaliste, c’est par la carte nationale de presse. En amont, le premier document demandé, c’est le quitus du Cored. Nous avons dit et redit que tous ces gens qui font de la politique, n’auront pas le quitus du Cored et la conséquence, ils n’auront pas de carte nationale de presse. Et on va les considérer comme des usurpateurs. On les traitera comme tels».
« Parce que au-delà du 1er juin, quand la carte va entrer en vigueur, lorsque vous ne détenez pas une carte nationale de presse et que vous continuez à pratiquer le métier, on vous traitera comme tel et on va vous trainer devant la justice », a-t-il prévenu. Selon M. Thior, « Ils ne doivent même pas attendre qu’on leur montre la porte de sortie. Soit ils préfèrent faire de la politique, soit ils font le choix de revenir et continuer leur carrière journalistique ».
Pour lui, « Le problème c’est que quand vous embrassez la politique, vous êtes partisan. Même si vous revenez, les gens vont garder à l’esprit que telle personne s’était engagée du côté du pouvoir ou de l’opposition. Même quand vous traitez des informations de manière objective, les gens auront un doute. C’est ça le danger ».
De son côté, Daouda Mine, président de la commission de la carte nationale de presse parle d’équidistance dans la pratique du métier « Je pense que le journaliste doit être à équidistance des chapelles politiques et des chapelles religieuses. Si on veut informer juste et vrai, on doit être à équidistance. On ne doit pas prendre fait et cause pour un parti. On ne doit pas prendre fait et cause pour une religion. On ne doit pas prendre fait et cause pour une communauté », a-t-il rappelé.
Sud Quotidien