L’Ukraine et la Russie se retrouveront devant la Cour internationale de justice ce lundi 7 mars. Kiev avait saisi cette Cour de l’ONU chargée de régler les différends entre États deux jours après le début de l’invasion russe. Kiev accuse Moscou d’avoir dévoyé la Convention sur le génocide pour justifier son opération militaire et demande aux juges d’ordonner des mesures d’urgence.
L’opération militaire russe est basée sur un mensonge, elle est donc illégale, affirment les avocats de l’Ukraine.
À plusieurs reprises depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine et les diplomates du Kremlin ont justifié l’opération militaire en affirmant qu’un génocide était en cours dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Selon la Convention sur le génocide, les États ont l’obligation de prévenir tout acte de génocide. La Russie justifie donc ainsi son attaque.
Mais pour Kiev, Moscou abuse de la Convention sur le génocide, puisque basée sur un mensonge, affirme l’Ukraine, qui demande aux juges de la Cour internationale de justice d’ordonner d’urgence à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires.
Depuis le début du conflit, les déclarations condamnant l’agression russe se succèdent. L’Assemblée générale de l’ONU, le 2 mars, a pris une résolution accusant la Russie. Mais toutes ces condamnations restent des positions politiques.
Une cour respectée sur le théâtre diplomatique
Une décision judiciaire en faveur de l’Ukraine serait bien plus embarrassante pour Moscou. D’autant plus qu’elle émanerait de la Cour internationale de justice, très respectée par les États sur le théâtre diplomatique.
Mais pour l’instant, l’heure est encore aux plaidoiries. Au terme des deux jours d’audience, les juges entameront leur délibéré. Dans de précédentes affaires, leur ordonnance avait été délivrée dans les deux mois.
rfi