Selon une étude d’opinion, commandée à l’Ifop par l’agence de communication de crise, LaFrenchCom, une majorité de Français ferait plus confiance aux informations sur le conflit ukrainien qui sont diffusées par les médias traditionnels que celles véhiculées par les réseaux sociaux.
Dès le début de la guerre lancée par Vladimir Poutine, l’onde de choc médiatique et numérique que le conflit en Ukraine a provoquée s’est propagée dans le monde entier. Pour une grande majorité de Français, soit 59% d’entre eux, les médias traditionnels, de la télé à la radio, en passant par la presse écrite sont considérés comme des sources d’informations fiables. En revanche, les personnes interrogées affichent une large défiance pour les informations circulant sur les réseaux sociaux. Twitter et Facebook, par exemple, ne dépassent pas les 21% en termes de confiance sur la crédibilité de faits qui sont relayés en ligne.
Et d’une façon générale, les canaux de diffusion sur la Toile sont souvent accusés de favoriser la circulation des infox, dans cette étude d’opinion commandée à l’Ifop, nous précise Julien Auffret, directeur général de l’agence de communication de crise LaFrenchCom : « Avec cette étude, on constate une inversion de la part de l’opinion publique concernant leurs sources d’informations, les Français affichent une large défiance pour les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Du côté des médias traditionnels, c’est Arte et le groupe France Télévisions qui, globalement, en bénéficient le plus : Arte avec 70% des personnes interrogées qui font confiance aux informations relayées et 67% pour France Télévisions. Cette étude met en évidence la prise de conscience en France que les réseaux sociaux sont aussi des canaux de propagande pour gagner la bataille numérique provoquée par la guerre en Ukraine. Pour autant, ces mêmes réseaux sont aussi importants pour de nombreux internautes. Ils suivent, par exemple, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen estimant qu’elle fait preuve d’une très bonne communication en ligne et, bien sûr, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui incarne, lui, la communication par internet la plus efficace, pour 76% des sondés interrogés dans cette étude. »
Une reconnaissance implicite pour le travail des journalistes
Cette défiance sur la capacité des réseaux sociaux à maîtriser une information vérifiée révèle une certaine maturité de la part des internautes français. Mais au-delà de ce constat, c’est aussi une reconnaissance implicite pour le travail accompli par les journalistes sur le terrain ou dans les rédactions qui rendent compte en permanence de l’évolution du conflit. Des journalistes qui ont su donner dès le début de l’offensive russe aux téléspectateurs, aux auditeurs et à leurs lecteurs, les clefs de décryptage indispensables pour qu’ils se forgent leur propre opinion sur la guerre en Ukraine.
Et l’on remarque aussi, dans cette étude, que la stratégie de communication de Vladimir Poutine, qui reposait pourtant sur des ressorts plus traditionnels de propagande, a été largement désavouée sur l’ensemble des réseaux sociaux occidentaux. Somme toute, le contraire eut été étonnant, car aujourd’hui la question de l’opinion des citoyens russes qui s’informeraient en ligne ou par voie de presse sur le conflit ne se pose même plus, avec des réseaux sociaux et des médias traditionnels verrouillés ou tout bonnement interdits de diffusion par les autorités du Kremlin.
rfi