Mardi 8 mars, au treizième jour de la guerre en Ukraine, l’ONU s’est retrouvée engluée dans une crise de communication à cause des informations de l’Irish Times. Le quotidien irlandais a révélé des emails de communication interne dans lesquels le personnel des Nations unies est invité à ne pas utiliser les termes de « guerre » ou « invasion » et de leur préférer « offensive » ou « opération militaire ».
La fuite révélée par l’Irish Times a glacé de nombreux diplomates, qui ont demandé des explications à Antonio Guterres et à son équipe durant toute la journée de mardi. Selon le quotidien, les fonctionnaires internationaux sont invités à se censurer « pour leur devoir de réserve » en ne prononçant pas les mots de « guerre » ou d’« invasion », mais de leur préférer « offensive » ou « opération militaire ».
Une consigne qui ressort alors que justement, la Russie affirme ne pas avoir envahi l’Ukraine mais simplement mener une « opération militaire spéciale ». L’information a provoqué une levée de boucliers.
Après quelques rétropédalages, l’ONU a admis que ces communications existaient bien et les a qualifiées d’erreurs et d’interprétations personnelles de ses cheffes de divisions : cela ne reflèterait pas la position officielle des Nations unies.
L’organisation, qui a tant de mal à pointer du doigt les membres permanents du Conseil de sécurité en temps normal, s’est fait rattraper par sa difficulté à nommer les choses. À un moment crucial en plus, puisqu’elle est scrutée dans ses moindres réactions par des pays qui pourraient être inspirés par l’offensive russe.
RFI