Responsabiliser les jeunes pour un avenir meilleur, c’était l’objectif de la Youth BAL Youth Summit 2022. Cette rencontre, organisée par la Basketball Africa League (BAL) a réuni plusieurs personnalités africaines pour échanger sur les questions de développement économique sur le continent. A cet effet, trois panels ont été présentés. Le premier s’intitulant «Inspire-Développer des plateformes « Made In Africa » pour la jeunesse » a vu la participation de quatre intervenants dont Thione Niang.
L’entrepreneur social, qui a essentiellement construit sa notoriété aux Etats-Unis, est revenu sur ses sources de motivation : « « J’ai toujours voulu aider ma mère car je viens d’une famille polygame avec 28 frères et sœurs et le quotidien était difficile. Je voyais ma mère se lever à 4h du matin pour nettoyer la maison et cuisiner pour plus de 30 personnes sans jamais récolter de remerciement. C’était tellement difficile que je me suis dit que je vais changer la vie de cette dame. J’ai pris ce souhait comme moteur, comme énergie. Quand je suis arrivé au Etats-Unis, je n’avais que 20 dollars en poche mais j’avais cette énergie nourrit par la promesse que j’avais faite à ma mère. Et là-bas (Etats-Unis), je ne voulais pas juste travailler comme un simple émigré et envoyer de l’argent à chaque fin du mois. »
“Je repoussais chaque fois des limites”
Proche de l’ancien Président Barack Obama, Thione Niang ambitionne de donner à la nouvelle génération les tribunes d’expressions de leurs savoir-faire qu’ils méritent. « Et quand j’ai vu les opportunités, je me suis dit que je vais faire partie de ces personnes qui vont diriger ce pays sans que personne ne me donne quoi que ce soit. Et c’est la chance que j’ai eu aux Etats-Unis que je veux partager sur mon continent. Je veux donner l’opportunité aux personnes qui les méritent. 8 ans après mon arrivée aux Etats-Unis, je me suis engagé en politique. A Cleveland, j’ai été le premier président noir élu des jeunes démocrates. Je repoussais à chaque fois les limites. »
Se démarquant par son dynamisme et son esprit ambitieux, l’homme, aujourd’hui âgé de 44 an,s estime que sa détermination est une valeur commune en Afrique notamment au sein de la jeunesse. « Si vous prenez un jeune sénégalais et vous l’emmenez dans n’importe quel pays dans le monde, il va trouver les moyens de réussir parce que les jeunes en Afrique ont cette volonté de réussir. Ils ont les capacités dont ils ont besoin, c’est d’une tribune pour exprimer leur potentiel. L’Afrique m’a vu naître mais l’Amérique m’a donné l’opportunité de m’exprimer et de m’améliorer », explique-t-il.
Entrepreneur dans l’âme, il a lancé JeufZone, une société spécialisée dans l’agriculture. Un choix qui s’inscrit pourtant loin de son champ de compétence, il s’explique : « Les différents voyages que j’ai effectués à travers le monde m’ont emmené à me dire que le principal défi de l’économie est de maîtriser ce que l’on mange. Je ne pouvais pas concevoir que dans mon pays, on a : le soleil, des terres plates, l’eau et la jeunesse et que le riz que je mange dans le « Thiebou Diène » vienne d’Indonésie.
Selon lui, le Sénégal regorge d’un potentiel agricole inestimable : « Je me suis rendu à Bali (capitale de l’Indonésie) afin de voir comment ce riz est récolté et j’ai eu honte. Je me dis que c’est l’Afrique qui devrait nourrir le monde et même si on n’y arrive pas au moins, on devrait nous nourrir. Je suis né à Kaolack, l’une des régions du bassin arachidier, cependant les huiles de cuisine que nous utilisons proviennent de pays occidentaux comme l’Ukraine. Chose paradoxale, car je pense que le Sénégal aurait pu devenir le premier producteur d’huile au monde. »
Décoré par l’ancien Président du Bénin en 2013 en tant que commandeur de l’ordre national pour son engagement auprès de la jeunesse à travers son projet « Give1 Project », Thione est aussi un panafricaniste engagé. Et il voit les choses en grand pour le continent : « C’est ce Sénégal que je veux voir, c’est ce Sénégal que je veux léguer à mes enfants, c’est ce Sénégal que veux citer en exemple en Afrique et dans le monde. Nous jeunesse de ce pays et du continent, nous allons changer l’économie de ce continent à l’image de ce que font les Présidents Paul Kagamé (Rwanda) et Macky Sall ». Avant de conclure avec une promesse : « Je le dis et je le répète, l’Afrique va se développer avec sa jeunesse et je serai à vos côtés dans cette mission »