Des milliers de réfugiés quittent encore chaque jour l’Ukraine. Il s’agit presque exclusivement de femmes et d’enfants confrontés aux risques des trafics lorsqu’ils passent les frontières. C’est le cas notamment en Pologne, à l’est du pays, où les forces de l’ordre ont adapté leurs dispositifs pour protéger ces femmes.
Dans le camp de Korczowa, un peu perdue au milieu de tous les autres réfugiés, Diana tient la main de sa fille. Cabas dans l’autre main, sac sur le dos, elle a fui Dnipro deux jours avant. Elle attend de monter dans une voiture pour aller au Danemark: « Je n’y connais personne, mais des gens ont proposé de m’y amener et de me loger. »
De nombreuses personnes sont en effet venues de toute l’Europe pour offrir un hébergement: « C’est très gentil de leur part, ce sont eux qui se sont proposés de s’occuper de moi. Et je pense que je serai en sécurité, mais je ne connais pas ces gens », explique Diana en larmes.
Des rumeurs circulent en effet sur des disparitions de femmes, enlevées après être montées dans des voitures, et, s’il est compliqué de quantifier le phénomène, il existe. Et des affiches sont placardées un peu partout pour dire aux réfugiés de redoubler d’attention.
La police polonaise, elle, contrôle systématiquement les papiers de ceux qui proposent leur aide à Korczowa, c’est Iulia qui s’en occupe: « C’était un gros problème, les réfugiés arrivaient, montaient dans des voitures et ils partaient, personne ne savait où. Maintenant, on s’assure que ces conducteurs sont en règle pour que les réfugiés ne s’inquiètent pas pour leur sécurité. »
La police mobilisée pour sécuriser les camps
Au total, plus de 600 policiers locaux sont mobilisés pour sécuriser les camps frontaliers. C’est au commissariat central de Przemysl que tout est coordonné.
« Au début de la guerre, nous n’avions pas encore de renforts, explique Malgorzata Chekowksa dans son bureau du commissariat central. Il y avait beaucoup de personnes louches qui essayaient de faire du trafic d’être humain en proposant des trajets gratuits. Nous avons maintenant ce système de vérification d’identité. Nous avons également des officiers de la police judiciaire qui s’infiltrent dans la foule pour appréhender les suspects. »
La police polonaise ne communique pas de chiffres sur ces interpellations. Tout juste affirme-t-elle que le phénomène est pris très au sérieux, et se produit désormais beaucoup moins.