Moins de 24 heures après leur victoire face à la Croatie en finale de la Coupe du monde, la France a accueilli ses héros ce lundi 16 juillet. Le programme de l’équipe de France ressemblait beaucoup à celui de leurs glorieux aînés, vainqueurs en 1998 : descente des Champs-Elysées, réception à l’Elysée par le président de la République Emmanuel Macron.
Les 23 sont arrivés aux alentours de midi à l’aéroport de Moscou, les mines bien fatiguées après une fête qu’on imagine avoir duré une bonne partie de la nuit. La veille, ils ont battu la Croatie 4-2 en finale de la Coupe du monde, ajoutant une deuxième étoile au maillot bleu après celle décrochée en 1998. L’avion a finalement décollé aux alentours de 13h30, avec une heure de retard sur le planning.
Joueurs et encadrement ont atterri à Roissy peu avant 17h. Là, les pompiers leur ont offert un « water salute », un arc monumental réalisé avec des lances à eau à plein régime. Les champions du monde ont été accueillis à leur descente de l’avion par la ministre des Sports Laura Flessel et sous les acclamations du personnel de l’aéroport qui a chanté « Merci les Bleus ». Aucun accès au public n’a été prévu à l’aéroport, à la grande déception des supporters venus exprès pour voir leurs héros.
Les Bleus ont chanté et dansé, posé pour quelques photos avant de s’engouffrer dans un autocar frappé des deux étoiles et portant en gros caractères l’inscription « champions du monde ». Escortés par des motards de la gendarmerie sur une autoroute coupée à la circulation, ils ont ainsi gagné la capitale où une horde de supporters en scooter les a rejoints, klaxonnant et agitant des drapeaux tricolores.
Direction les Champs-Elysées qu’ils ont descendus dans un autre bus, à impériale celui-là, comme leurs aînés il y a 20 ans. Sous un soleil écrasant, des centaines de milliers de personnes agglutinées sur 2 kilomètres de long guettaient les champions du monde depuis le milieu de l’après-midi dans une ambiance folle. Des Marseillaise et des chants à la gloire de l’équipe ont été régulièrement entonnés pour tromper l’attente, a constaté notre envoyé spécial, Elie Abergel. « Je veux voir la coupe, je n’en peux plus », confiait Maxime, arrivé à 16h, trop tard cependant pour avoir une bonne place. Deux mille membres des forces de l’ordre et 400 secouristes avaient été mobilisées.
Et lorsque le bus est apparu au carrefour de l’Etoile, rebaptisée « place des Deux Etoiles », la foule a laissé éclater sa joie dans le brouillard opaque des fumigènes. Les Bleus ont répondu aux acclamations par des saluts et en faisant tourner leurs écharpes.
Au-dessus d’eux, la Patrouille de France a effectué un aller-retour en dessinant dans le ciel de longs drapeaux bleu-blanc-rouge.
Alors que 20 ans plus tôt, l’Equipe de France 98 avait peiné à se frayer un chemin au milieu de la marée humaine, la descente de « la plus belle avenue du monde » a pris à peine un quart d’heure. Car cette fois, la voie était bien dégagée, délimitée par des barrières de sécurité et un double rideau de policiers pour protéger l’autocar.
Grosse ambiance au palais
Les Bleus ont alors rejoint l’Elysée où les attendaient sur le perron le président de la République Emmanuel Macron et son épouse. Impeccables dans leur costume bleu marine, joueurs et encadrement ont posé sur le tapis rouge déployé en leur honneur dans la cour du palais, avant de chanter spontanément, au mépris de tout protocole, I Will Survive de Gloria Gaynor, l’hymne à Benjamin Pavard et la Marseillaise.
Près de 3 000 personnes avaient été invitées pour l’occasion dans les jardins du palais présidentiel. Parmi elles, de très nombreux jeunes venus des clubs de foot formateurs des champions du monde, comme celui de Bondy (Seine-Saint-Denis) où a débuté Kylian Mbappé. Des sportifs médaillés des derniers JO d’hiver ainsi que les joueurs de l’équipe de rugby des moins de 20 ans, récemment sacrée championne du monde, avaient également été conviés. Les Bleus ont une nouvelle fois été acclamés sous l’air de We Are The Champions, de Queen.
« Merci », « ne changez pas » et « n’oubliez jamais d’où vous venez », leur a lancé au micro Emmanuel Macron.
Comme leurs aînés de 98, les vainqueurs de Moscou seront décorés de la Légion d’honneur. Elle leur sera remise dans quelques mois, à une date encore non déterminée.