
Du fait de la guerre en Ukraine et des sanctions anti-russes, l’Égypte devient un acteur de plus en plus important des exportations de gaz vers l’Europe. Durant les quatre premiers mois de 2022, elle a exporté pour 3,9 milliards de dollars. Soit autant que toute l’année 2021 qui avait déjà enregistré un bond par rapport à 2020.
Avec notre correspondant au Caire,
Cette croissance exponentielle devrait se poursuivre, selon les experts. Aujourd’hui, la production quotidienne de gaz égyptien dépasse les 3 milliards de mètres cubes. Même si plus de la moitié de la production est consommée par les 110 millions d’Égyptiens avec l’entrée du gaz dans toutes les grandes villes, la capacité d’exportation peut être augmentée. Des travaux très avancés sont en cours pour la construction de nouveaux gazoducs, le forage de nouveaux puits et l’augmentation de la capacité de liquéfaction et l’élargissement des terminaux méthaniers.
Sept cents millions de dollars supplémentaires viennent d’être investis pour accélérer le processus. Les 8 milliards de dollars d’exportations gazières prévus par le ministère du pétrole vont probablement être largement dépassés du fait de l’augmentation de la production, mais aussi de la hausse des prix du gaz.
Le plus grand gisement gazier de Méditerranée
L’Égypte est devenue un important exportateur gazier en si peu de temps, car en 2015, les Italiens de ENI font une fantastique découverte dans la concession qu’ils venaient d’obtenir à quelque 200 kilomètres de l’entrée nord du canal de Suez. Ils sont tombés sur le plus grand gisement gazier de Méditerranée et l’un des plus grands du monde. Le champ baptisé Zohr se développe à une vitesse record. Des puits sont forés et un gazoduc construit.
Dès 2018, le gisement de Zohr alimente l’Égypte. Mieux, les Italiens avec les Égyptiens investissent lourdement pour remettre à neuf et développer deux usines de liquéfaction de gaz ainsi que l’augmentation des terminaux méthaniers, notamment à Damiette, à l’embouchure est du Nil. Aujourd’hui, la production de Zohr est de 2,7 milliards de mètres cubes jour. Mais cela devrait augmenter avec l’arrivée de deux nouveaux puits qui doivent rejoindre dans quelques mois les 14 puits déjà productifs.
De grandes ambitions
Mais les ambitions égyptiennes sont encore plus grandes. L’Égypte veut devenir une plaque tournante mondiale d’exportation gazière. Avec Israël, la Grèce et Chypre, l’Égypte a créé une sorte de cartel du gaz de Méditerranée. Les quatre pays ont commencé par délimiter d’un commun accord leurs eaux économiques en Méditerranée. Une étape importante vu que leurs champs gaziers se trouvent pratiquement dans la même région de Méditerranée orientale.
Leurs responsables pétroliers se réunissent régulièrement pour élaborer une politique de production et de prix. Un cartel qui fonctionne déjà entre l’Égypte et Israël. Un gazoduc relie l’État Hébreux à la vallée du Nil. L’Égypte achète du gaz israélien et le liquéfie pour l’exporter ou perçoit une commission sur l’opération. Un cartel auquel la Turquie semble vouloir se joindre.



![Liban: les pénuries d’essence continuent et entraînent des files d’attente monstres Malgré les promesses du gouvernement, la fin progressive des subventions qui maintenaient le sans plomb et le diesel à un prix huit fois inférieur au marché n’a pour l’instant pas l’effet escompté. Les files d’attente devant les stations continuent, et beaucoup de pompes restent fermées ce mercredi 30 juin. PUBLICITÉ Avec notre correspondant à Beyrouth, Noé Pignède En plein centre-ville de Beyrouth, une file d’attente de plusieurs kilomètres s'est formée pour faire le plein. Les Libanais excédés désespèrent d’avoir de l’essence. « Les stations-services ont du pétrole mais elles l'ont gardé ces derniers jours parce qu'elles attendaient l'annonce officielle qui disait que le prix de l'essence allait augmenter progressivement chaque jour, explique Yara, qui se bat depuis trois heures pour ne pas perdre sa place dans la file d'attente. Ils ont augmenté aujourd'hui de 50%. Évidemment si je me mets à leur place et que je suis fourbe, je me dis : "Qu'est ce que je m'en fiche du peuple ? Pourquoi ne pas me faire 50% en 24h ? Je garde, qu'il crèvent, qu'ils n'aient pas d'essence, ils reviendront comme des petits chiens à attendre et mendier !"... Et ça ce n'est que le début ! » Ce n'est que le début, car dans trois mois, avec l’arrêt des subventions, un plein d’essence devrait coûter 600 000 livres libanaises, soit 80% du salaire minimum mensuel. Petite corruption En plus de l’augmentation des prix, les Libanais font toujours face à de grosses limitations du nombre de litres par voiture : tout est rationné. Mais pour cela, Yara, qui doit faire plusieurs centaines de kilomètres aujourd’hui pour son travail, a trouvé la parade. « Ce que je vais faire, et c'est horrible, je vais le supplier [le pompiste, NDR] de me remplir deux fois la limite en lui glissant quelque chose sous la manche, sous la table... Si vous croyez que je suis la seule... Je déteste ça dans ce pays, mais voilà ce que je suis devenue », déplore la jeune femme. Une petite corruption à laquelle se livrent désormais tous ceux qui en ont les moyens. Pour les autres, se déplacer va devenir un luxe, dans un pays quasiment dépourvu de transports publics.](https://actuvision.com/wp-content/uploads/2021/06/liban-100x70.jpg)








