Dans une vidéo qu’elle avait partagé sur les réseaux sociaux, l’artiste Queen-Biz avait dénoncé des menées de l’administration fiscale qui, dit-elle, lui a envoyé un document indiquant qu’elle doit des millions au fisc. La Direction des services fiscaux (Dsf) aussi s’est expliquée.
«Le document vient de la Direction des services fiscaux. Il est adressé à Mme Coumba Diallo c’est à dire moi. Ils disent que je leur dois 41 millions de francs Cfa. Si je le leur devais, j’allais payer. Mais, faudrait-il d’abord que j’aie une source de revenus ou une entreprise. Et je n’ai rien de ces deux choses», a indiqué la chanteuse. Elle attribue, purement et simplement, cet acte à des représailles liées à son engagement politique, auprès de l’opposition.
De son côté, La Direction des impôts et domaines a réagi. Elle explique que l’artiste, «Madame Coumba Diallo, dispose d’un Ninea qui constitue le numéro d’identification fiscale attribué à des personnes exerçant des activités taxables ou titulaires de biens ou revenus imposables.»
Pour ce qui est du redressement fiscal, elle indique que «la proposition établie à son encontre résulte de l’exploitation de renseignements qui ressortent, sur la période allant de 2019 à 2021, l’existence d’importations effectives réalisées par madame DIALLO et non déclarées à l’Administration fiscale.»
Le fisc explique que la première lettre qui contient la proposition de régularisation de la situation fiscale est restée sans suite malgré l’octroi à madame Diallo d’un délai légal de trente (30) jours pour formuler des observations. Il en est de même de la seconde lettre de nos services sans réponse à ce jour.
«La Direction des services fiscaux invite encore Mme Coumba Diallo à profiter de la réception de la seconde correspondance pour se rapprocher, dans les meilleurs délais, du centre fiscal initiateur de la procédure, à l’effet de produire des éléments susceptibles de motiver une révision du montant global des droits notifiés. La DSF rappelle enfin que le défaut de réponse aux différentes lettres relatives à la proposition de redressement fiscal, équivaut à une acceptation tacite des droits réclamés», indique le fisc dans son document de presse.
De son côté, le coordonnateur du forum civil, Birahim Seckn a adressé un message aux autorités fiscales : « Nous militons pour une mobilisation des ressources mais, dans le respect du principe de l’égalité des citoyens devant la charge de l’impôt. Ainsi, la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID) doit nous démontrer que d’autres artistes de la trempe de Queen Biz qui sont dans la même situation de redevabilité fiscale, sont traités comme elle. »
Monsieur Seck estime que les autorités politiques doivent « éviter, cependant, d’instrumentaliser l’administration fiscale à des fins de représailles politiques. » « L’administration fiscale doit aussi éviter d’être les bras armés des autorités politiques. Cela n’enlève en rien le fait que tout assujetti doit payer l’impôt dû au Trésor public donc, au contribuable », dit-il.