Après les inondations dévastatrices qui ont déjà fait plus de 1 136 morts, selon le dernier bilan officiel, le gouvernement pakistanais a lancé, mardi 30 août, conjointement avec les Nations unies, un appel urgent aux dons de 160 millions de dollars.
Avec notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali
Le Pakistan a lancé, mardi 30 août, avec les Nations unies un appel urgent aux dons de 160 millions de dollars pour financer un plan d’urgence pour les six prochains mois, d’abord destiné à fournir des services de base (santé, nourriture, eau potable, abris) aux 5,2 millions de personnes les plus touchées.
Le Pakistan est reconnaissant à l’égard de tous les pays qui lui tendent la main pour faire face aux conséquences des inondations meurtrières. Si actuellement les efforts sont concentrés sur l’aide d’urgence aux sinistrés, il faudra ensuite reconstruire dans près d’un tiers du pays sous les eaux aujourd’hui. Plus de 33 millions de personnes ont été touchées par ces inondations.
Un effort financier considérable alors que le pays traverse une crise économique, rappelle le Premier ministre, qui a estimé qu’au moins 10 milliards de dollars seraient nécessaires pour réparer les dégâts. « Ces inondations sont les pires de l’histoire du Pakistan, a déclaré Shehbaz Sharif. Les gens sont sans abri, ils ont besoin de nourriture, de médicaments, d’eau potable. Et cette situation catastrophique a mené à une situation économique très sombre. Ces inondations ont alourdi notre fardeau. »
Un tiers du Pakistan est sous les eaux. Sohbat Pur, dans la province du Baloutchistan.
Un tiers du Pakistan est sous les eaux. Sohbat Pur, dans la province du Baloutchistan. © AP – Zahid Hussain
Ces pluies ont détruit ou gravement endommagé plus d’un million d’habitations et dévasté de larges pans de terres agricoles essentielles à l’économie. « Je promets solennellement que chaque centime sera dépensé de façon transparente. Chaque centime ira à ceux qui en ont besoin », a-t-il ajouté.
Réchauffement climatique
Le Pakistan connaît une mousson monstrueuse après avoir connu un épisode de sécheresse précédé de vagues de chaleur historiques au mois de mai.
La ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, rappelle que le Pakistan paie un très lourd prix alors qu’il produit moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. « À ceux qui suggèrent que cette situation est le résultat d’un échec dans la planification, je veux répondre que oui, nous prendrons nos responsabilités en tant que pays avec les villes les plus chaudes au monde. Mais nous avons le plus grand nombre de glaciers après les régions polaires. Et ils fondent très rapidement, a-t-elle averti. Cette année, il y a trois fois plus d’eau dans les lacs, causant des inondations. »
Une situation alarmante, qui risque de se répéter dans les prochaines années.