Au cours d’un règne de soixante-dix ans, la reine Elizabeth II aura rencontré dix chefs d’État français, de René Coty à Emmanuel Macron.
« Bien sûr, nous ne serons jamais d’accord sur tout », c’est dans un français impeccable, que la reine ne manque jamais de saluer les liens si particuliers qui unissent la France et le Royaume-Uni. Au cours de son règne, Elizabeth II rencontre dix chefs d’État français. Elle ne cache pas son admiration pour le général de Gaulle, qu’elle accueille à Londres avec faste en 1960.
Avec Georges Pompidou, dans les années 70, on frise l’incident diplomatique. Le président français lui prend le bras, pour l’aider à monter l’escalier. Cela ne se fait pas, on ne touche pas la reine.
Les gazettes laissent entendre que Valéry Giscard d’Estaing est le chef d’État français avec lequel les rapports sont les plus froids. Sa majesté l’aurait jugé un peu hautain.
Avec François Mitterrand, dans les années 1980, le courant passe mieux. En 1992, elle remonte les Champs-Élysées dans la même Citroën SM que celle de son voyage de 1972. En mai 1994, elle est là pour l’inauguration du tunnel sous la Manche : « J’espère que le trait d’union que sera le tunnel entre les deux pays viendra attiser encore la curiosité de nos peuples. »
Avec la reine d’Angleterre, Jacques Chirac, sera décontracté, mais pas trop. De la visite du président Nicolas Sarkozy, c’est surtout la révérence de Carla Bruni devant la reine que l’on retient.
François Hollande aurait manqué de tact, notamment en laissant la reine seule à table quelques minutes, le temps de parler avec Vladimir Poutine. On ne laisse pas la reine dans un coin. Pas plus qu’on encourage le repli sur soi : « Il appartient à une association comme la nôtre d’avoir un but plus noble, que de défier les autres et de se replier sur soi-même ». Ce type de phrase qui fait dire aux commentateurs que la reine était contre le Brexit. Allez savoir. Elizabeth II se devait de respecter une totale neutralité politique.
Le dernier président français qu’elle rencontre est Emmanuel Macron en 2020 et 2021. Ils se saluent de loin, le signe que le Covid-19 est passé par là.