Alors que l’Ukraine annonce depuis plusieurs jours des succès militaires face aux forces russes, notamment dus à l’utilisation d’armements occidentaux, les débats en Allemagne ont repris sur l’arrêt éventuel de livraisons de chars de combat, ce qu’aucun pays n’a décidé pour l’instant. Car bien que Berlin participe au soutien occidental, le gouvernement d’Olaf Scholz est régulièrement critiqué pour un soutien qui serait trop frileux : les États-Unis ou la Pologne ont joué un rôle plus important.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
« L’Allemagne doit jouer un rôle de leader au sein de l’Otan » : dans un discours lundi 12 septembre au matin sur la stratégie militaire allemande, la ministre de la Défense se veut ambitieuse. Mais interrogée sur des livraisons de chars de combat Leopard 2 à l’Ukraine, Christine Lambrecht renoue avec la réponse habituelle de Berlin depuis des semaines : pas de cavalier seul. Même réponse du côté du chancelier Olaf Scholz peu après.
Mais certains se demandent si la nécessaire coordination avec les partenaires de l’Otan avancée par l’Allemagne ne dissimule pas la frilosité de Berlin.
Les succès militaires de l’Ukraine ces derniers jours ont relancé un débat sur un soutien plus important, avec la livraison de chars de combat. Lors de sa visite à Kiev la semaine dernière, la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock a été confrontée à cette requête sans pouvoir apporter de réponse à ses interlocuteurs.
Les Verts et les Libéraux, présents dans la coalition d’Olaf Scholz, plaident pour un effort plus important avec la livraison de chars Marder et Leopard 2. Cette ligne est aussi défendue par les conservateurs dans l’opposition, mais les sociaux-démocrates du chancelier Scholz sont, eux, bien plus réservés. RFI