A cet effet, les acteurs ont exprimé leurs craintes pour l’avenir de leur Port autonome de Dakar, avec l’arrivée du Port Bargny -Sendou qui va les concurrencer. Ils ont dit l’inquiétude que leur cause le démarrage des activités de ce port qui, selon eux, cherche à débaucher leurs meilleures compétences, avec des recrutements en sourdine de plus de 2 000 agents.
«L’heure est grave. Ils s’agit de l’avenir des travailleurs du Port de Dakar qui est menacé avec la volonté affichée du Port Bargny-Sendou », ont alerté les membres de l’Amicale des cadres du Port autonome de Dakar (Acapad).
A les en croire, tout n’aurait pas été dit sur l’arrivée du port de Bargny-Sendou. Les autorités en charge leur cacheraient des choses. Même si ces travailleurs avouent ne pas détenir de bonnes informations concernant ce port privé, dont le propriétaire est M. Dame Diané, ils n’en craignent pas moins qu’il constitue une véritable menace pour le Port autonome de Dakar, notamment sur le pouvoir de négociation, l’arrivée de nouveaux entrants, etc…
L’Acapad invite en conséquence, les autorités à reconsidérer certaines choses et à rectifier le tir pendant qu’il est temps. «C’est donc capital pour nous, travailleurs du Port Autonome de Dakar et acteurs, de suivre la teneur des conclusions du consultant en charge de faire des propositions sur plusieurs aspects du fonctionnement des ports sénégalais et de leurs performances. Dans cette continuité, le travail fait par la commission scientifique de l’Amicale des cadres du port fait apparaître plusieurs inquiétudes », selon le président de l’Acapad, Mamadou Kor Sène Sarr.
De telles préoccupations méritent, estime M. Sarr, d’être approfondies pour trouver des solutions et être prises en compte dans le rapport final du consultant.
«Parmi ces inquiétudes, il y a la question de la gouvernance qui demeure un élément central de la Stratégie nationale Portuaire (Snp). Quelle autorité devrait-on avoir pour conduire les destinées des ports sénégalais, aussi bien ceux existant que ceux à venir ? Cette question est à trancher sans ambages et de manière impartiale. Dans tous les ports du monde, l’autorité en charge de leur fonctionnement revient aux portuaires. Sans jeter l’anathème sur aucune structure, l’Amicale des cadres du Port Autonome de Dakar, de manière indéfectible, insiste sur l’impérieuse nécessité que l’autorité portuaire soit dissociée de l’autorité maritime », a-t-il ajouté.
L’Acapad, dans son ensemble, rejette la proposition du consultant de créer un organe de gouvernance que détiendront à la fois, deux autorités, à savoir l’autorité portuaire et l’autorité maritime, puisque, précise l’Amicale, il s’agit de deux domaines différents mais complémentaires. Selon les cadres du Port autonome de Dakar, ces ports secondaires doivent constituer une complémentarité et non de la concurrence pour le PAD.