Les 11 mesures urgentes prises par le Président Macky Sall pour baisser les prix des denrées alimentaires et du loyer ne convainquent pas l’économiste Meïssa Babou. Selon lui, ces mesures et cette baisse nécessitent nécessite des concessions et des subventions énormes pour soutenir les impacts financiers à long terme. Et même s’il trouve normal qu’avec une inflation exponentielle tous azimuts, qu’un pays essaie de venir en aide à ses populations, il craint que ces mesures ne puissent pas durer longtemps.
Et avec le taux d’inflation alimentaire, estimé à 18%, l’économiste est d’avis qu’il serait difficile d’espérer sur le long terme un impact social de ces mesures. Meïssa Babou juge que la baisse annoncée des prix de denrées alimentaires et du loyer pourrait être compliquée pour l’Etat.
« Nous sommes en approche d’une année électorale. Les politiciens sont capables de tout
pour avoir le dernier mot. Mais ça ne peut pas prospérer. Non seulement, c’est dérisoire, ces baisses, mais, dans la durée, ça va coûter beaucoup d’argent. C’est ce que la Banque mondiale a dit en essayant de freiner le Sénégal pour éviter des interventions qui dépassent plus de 700 milliards de francs. Pour le moment, nous sommes dans une urgence. On peut accepter que ces efforts soient faits. Mais, il nous faut une stratégie pour combler tous ces gaps qui sont à la base des problèmes », estime l’économiste dans les colonnes du journal Le Témoin.
A son avis, il fallait se concentrer sur quelques produits, au lieu de vouloir baisser beaucoup de produits avec des propositions assez dérisoires. D’après l’économiste, l’initiative est bonne car pouvant avoir un impact sur le consommateur mais elle exige un suivi rigoureux avec des procédures judiciaires s’il le faut contre les récalcitrants.