Dix hommes sont jugés dans ce procès hors norme. Ils sont accusés d’avoir participé aux attentats jihadistes de 2016 qui avaient fait 32 morts et des centaines de blessés à l’aéroport de Bruxelles et dans une station de métro.
Quatre mois après Paris, Bruxelles est à son tour frappée par la violence aveugle de deux commandos suicide le 22 mars 2016. Deux hommes se font exploser dans le hall des départs de l’aéroport Zaventem, un troisième dans une station de métro. Bilan : 32 morts et des centaines de blessés.
Selon les enquêteurs, la cellule jihadiste, liée à l’organisation État islamique, projetait de frapper la France lors de l’Euro de football. Mais l’arrestation de Salah Abdeslam quatre jours plus tôt oblige les terroristes à changer de plan, dans la précipitation.
Déjà condamné à la perpétuité incompressible pour les attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam sera sur le banc des accusés, aux côtés notamment de son ami d’enfance Mohamed Abrini. « L’homme au chapeau » repéré sur des images de vidéo-surveillance, qui aurait renoncé à se faire exploser, au tout dernier moment. Au total, neuf hommes sont attendus dans le box. Un dixième, Oussama Atar, dirigeant de la cellule, sera jugé en son absence, car il est présumé mort en Syrie. Six de ces dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve des attentats du 13-Novembre, qui s’est tenu de septembre 2021 à juin 2022 à Paris.
Jury populaire
Le procès à Bruxelles devait démarrer en octobre, mais le box des accusés initialement prévu – compartimenté en cellules individuelles – a été jugé non conforme au droit européen par la présidente de la cour Laurence Massart. Il a dû être totalement reconstruit, ce qui a repoussé l’ouverture de près de deux mois.
Les dix accusés comparaîtront donc ensemble dans un box similaire à celui du procès des attentats du 13-Novembre. Mais contrairement au procès de Paris, c’est un jury populaire qui jugera les accusés, précise notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Mille résidents de la région bruxelloise entre 28 et 65 ans ont été convoqués via un huissier et 300 ont obtenu une dispense. Ce mercredi, tous les autres devront se présenter tour à tour à la barre avec la possibilité de demander à nouveau à être dispensé. Il faut douze jurés, mais comme le procès pourrait durer six mois, la Belgique a modifié la loi et le nombre de jurés remplaçants a été doublé de 12 à 24. La première vraie journée avec des débats de fond est fixée à lundi prochain
Face aux accusés, les rangs des victimes seront fournis. Selon le parquet fédéral, plus de 1 000 personnes se sont déjà constituées parties civiles pour obtenir la réparation d’un préjudice. Cela fait de ce procès, prévu jusqu’à juin 2023 à l’ancien siège de l’Otan de Bruxelles, le plus grand jamais organisé devant une cour d’assises en Belgique.