En Biélorussie, le palais de l’Indépendance se prépare à la visite officielle de Vladimir Poutine à son homologue Alexandre Loukachenko ce 19 décembre. Il s’agit dans le contexte actuel de consolider une alliance plus cruciale que jamais. Y compris pour Moscou, qui pourrait bien miser sur un plus grand soutien de la part de Minsk.
De notre correspondant à Moscou, Julian Colling
Voilà trois ans et demi que le président russe, très avare en déplacements depuis l’arrivée du Covid-19, ne s’était plus rendu en Biélorussie. Au menu, des discussions d’ordre économique avant tout ; Alexandre Loukachenko souhaitant « l’adoption de mesures urgentes pour la stabilité financière ». On sait le régime biélorusse friand des prêts que lui octroie régulièrement la Russie.
« L’intégration »
Mais la question de « l’intégration » sera aussi abordée, soit l’absorption croissante de la Biélorussie dans le système de la Fédération de Russie. Un horizon ardemment souhaité depuis des années par Vladimir Poutine, face à un Loukachenko affaibli par la très forte contestation de l’été 2020 au pays. L’intégration est pour l’instant d’ordre économique surtout. Mais quid d’une plus grande intégration militaire, alors que la situation « sécuritaire avoisinante » sera aussi au programme, selon le Kremlin ?
Participation
Dans les camps occidental et ukrainien, on craint que Poutine ne vienne en réalité à Minsk faire pression sur Loukachenko, pour une participation plus active de la Biélorussie dans le conflit. Pour l’état-major ukrainien, une nouvelle vaste offensive vers Kiev serait même à redouter au coeur de l’hiver 2023. Le territoire biélorusse pourrait en être la rampe de lancement, comme le 24 février dernier. Ces derniers jours plusieurs canaux de surveillance indépendants rapportaient déjà l’arrivée de dizaines de nouvelles unités russes en Biélorussie.