Après deux jours de silence, la présidence de la République a commenté dans un communiqué le taux de participation aux législatives de samedi 17 décembre. Sa légitimité et celle du processus politique sont remises en cause par l’opposition qui appelle à sa démission après le taux d’abstention record à près de 90%.
Le président a finalement répondu à ses détracteurs dans un communiqué tard dans la soirée de lundi sur sa page Facebook, prenant l’occasion d’une réunion avec la cheffe du gouvernement. Il a comparé ceux qui commentaient le taux de participation du premier tour à ceux qui analysent les résultats d’un match sportif à la fin de la première mi-temps, sans attendre la suite. Une position qui ne satisfait pas ses détracteurs qui réclament toujours sa démission et l’annulation du second tour du scrutin.
La communauté internationale reste prudente et ne parle pas directement de légitimité. Les États-Unis encouragent à plus d’inclusion politique et la mise en place d’une Cour constitutionnelle. La diplomatie française se focalise sur l’importance de la reprise des négociations économiques avec le Fonds monétaire international pour aboutir à un accord définitif sur le prêt d’1,9 milliard de dollars.
Taux de participation révisé à la hausse
Ces négociations avaient été suspendues juste avant les élections pour laisser le temps aux autorités tunisiennes de préparer mieux leur dossier d’application des réformes. Lundi, malgré la crise politique en premier plan, l’instance électorale, imperturbable, a annoncé les résultats préliminaires de ce scrutin. Le taux de participation a été revu à la hausse, passant de 8,8% à 11,22%.
Un changement expliqué par le fait que tous les bureaux de vote n’avaient pas encore envoyé, à la clôture du vote, leur affluence exacte. Quelque 133 circonscriptions sur 152 devraient avoir un second tour qui aura lieu quinze jours après l’annonce définitive des résultats qui doit se faire le 19 janvier, tandis qu’une vingtaine de candidats sont d’ores et déjà élus députés.