Les autorités talibanes ont annoncé mardi que les universités afghanes étaient désormais interdites aux femmes, déjà privées d’enseignement secondaire en Afghanistan depuis l’accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes, pour une durée indéterminée.
En Afghanistan, les autorités talibanes ont ordonné l’interdiction de l’enseignement universitaire pour les femmes « pour une durée indéterminée ». « Vous êtes tous informés de mettre en œuvre l’ordre mentionné de suspendre l’éducation des femmes jusqu’à nouvel ordre », a indiqué dans une lettre adressée à toutes les universités gouvernementales et privées du pays, le ministre de l’Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, mardi 20 décembre. Aucune explication n’a été fournie pour le moment pour justifier cette décision. Les États-Unis dénoncent une « décision barbare ».
L’interdiction de l’enseignement supérieur intervient moins de trois mois après que des milliers de filles et de femmes ont passé les examens d’entrée à l’université dans tout le pays. Nombre d’entre elles aspiraient à choisir entre des carrières d’ingénieur ou de médecin, bien que privées d’accès aux écoles secondaires.
Des arrestations de manifestantes
À leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans avaient promis de se montrer plus souples, mais ils sont largement revenus à l’interprétation ultra-rigoriste de l’Islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001). Les mesures liberticides se sont multipliées, en particulier contre femmes qui ont été progressivement écartées de la vie publique et exclues des collèges et lycées.
Dans une volte-face inattendue, le 23 mars, les talibans avaient refermé les écoles secondaires quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date. Le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, est lui-même intervenu dans cette décision, selon un haut responsable taliban.
Les manifestations de femmes contre ces mesures, qui rassemblent rarement plus d’une quarantaine de personnes, sont devenues risquées. De nombreuses manifestantes ont été arrêtées et les journalistes sont de plus en plus empêchés de couvrir ces rassemblements.