Le tireur présumé dans la fusillade qui a tué trois Kurdes à Paris vendredi dernier a été inculpé et incarcéré.
Le tireur présumé dans la fusillade qui a tué trois Kurdes a été mis en examen et placé en détention provisoire lundi, selon une source judiciaire.
Le suspect, un conducteur de trains à la retraite, a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, ainsi que pour acquisition et détention non autorisée d’arme, a indiqué une source judiciaire.
Sa garde à vue avait été levée ce lundi puis il avait été présenté dans la journée à un juge d’instruction avant sa mise en examen.
Plus de trois jours après les faits, le mobile raciste a donc été retenu par le juge. L’homme avait en effet confié aux enquêteurs ressentir « une haine devenue pathologique des étrangers » depuis un cambriolage de son domicile en 2016, a relaté la procureure de Paris, Laure Beccuau.
L’attaque de vendredi a bouleversé la communauté kurde, qui a dénoncé un acte « terroriste ». Mais le parquet national antiterroriste ne s’est pas saisi de l’enquête car rien ne relie cet homme à un projet terroriste. Et lors de la perquisition au domicile de ses parents, ordinateurs et téléphone n’ont rien révélé sur de possibles liens avec une idéologie extrémiste.
La communauté kurde a également mis en cause la Turquie. En réaction, l’ambassadeur de France en Turquie a été convoqué lundi par le gouvernement turc, Ankara protestant contre ce qu’elle perçoit comme une « propagande anti-Turquie » en France depuis le meurtre des trois Kurdes.
« Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée par les cercles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) contre notre pays, le gouvernement français et certains politiciens étant utilisés comme des instruments de propagande », a indiqué une source diplomatique turque.