En France, le budget de l’aide au développement doit sensiblement augmenter d’ici 2022. C’est la promesse faite l’an passé par le président Macron. Il avait notamment développé cette promesse il y a tout juste un an lors de son déplacement à Ouagadougou. Dans ce cadre, l’Agence française de développement (AFD) va jouer un rôle de premier plan. En 2019, celle-ci sera dotée d’un milliard d’euros de crédits supplémentaires pour intervenir dans les pays les plus pauvres et notamment au Sahel. Certains députés de la majorité regrettent toutefois l’absence de transparence de son action et appellent à un pilotage plus politique de l’aide française.
Le 14 novembre 2018, devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le député Frédéric Barbier met les pieds dans le plat. Lors de la présentation du projet de contrats d’objectifs et de moyens de l’Agence française de développement (AFD) pour la période 2017-2019, ce parlementaire de la majorité formule deux critiques : non seulement, le document remis est trop court, estime-t-il, mais il est surtout présenté trop tard : « Son examen s’apparente plus à un enregistrement formel qu’à une véritable occasion de se prononcer sur le fond du projet », regrette le député.
Un manque de transparence ?
Une critique à peine voilée de l’AFD et de son fonctionnement. En creux, certains députés reprochent à l’agence son manque de transparence. Aina Kuric, députée la République en marche : « Ce que j’attends de l’AFD, c’est qu’on ait un véritable suivi sur tous les investissements, les prêts, les dons qui sont faits pour qu’on puisse nous derrière évaluer et mieux contrôler, c’est aussi notre rôle, les différentes actions pour savoir si oui ou non il y a des ajustements à faire. Aujourd’hui, c’est difficile à faire. »
Meilleur pilotage
Au-delà du fonctionnement de l’AFD, plusieurs députés de la majorité appellent à un meilleur pilotage politique de l’aide au développement, à l’image d’Hubert Julien-Laferrière : « Aujourd’hui, on est dans une situation qui est trop complexe. Il y a un manque de lisibilité parce qu’on a une mission d’aide au développement qui est partagée entre d’autres programmes, l’un sous l’autorité du Quai d’Orsay (le ministère des Affaires étrangères, NDLR), l’autre sur l’autorité de Bercy. Et cela n’est pas très bon. Moi, je pense qu’il faudrait que l’ensemble des aides publiques au développement soient sous l’autorité du Quai d’Orsay ».
Ce sujet devrait faire l’objet d’un débat à l’Assemblée en début d’année prochaine lors de l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation.
rfi