Climat: les enjeux de la COP24

Katowice, en Pologne, accueille à partir de ce dimanche 2 décembre la 24e Conférence des Nations unies pour le climat (COP24).

La COP24 qui s’ouvre ce dimanche se tient dans un contexte défavorable pour le climat. Alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient, le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) paru le 28 novembre prévoit une augmentation de la température de 3°C d’ici la fin du siècle. Pourtant, les dirigeants des Etats-Unis et du Brésil refusent d’inscrire leur pays dans la lutte contre le changement climatique.

A Katowice, les quelque 200 Etats participant devront discuter de la mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015, visant à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, voire 1,5° d’ici la fin du siècle. Un « rulebook » (« livre des règles ») qui fait l’objet de négociations depuis la COP22 à Marrakech, doit être produit. Ces règles concernent notamment la « transparence », c’est-à-dire la façon dont les Etats rendent compte de leurs actions, leurs financements, leurs résultats. Ainsi que le degré de flexibilité accordé aux pays les plus pauvres. Des questions névralgiques toujours susceptibles de faire dérailler les discussions.

La délicate question du financement

Les pays les plus pauvres devraient quant à eux rappeller les pays du Nord à leur promesse de porter à 100 milliards d’euros par an d’ici 2020 leurs financements aux politiques climatiques du Sud. D’après une étude de l’ONG Oxfam, publiée en mai dernier, moins de la moitié de ces fonds ont été débloqués.

« Les pays développés doivent fournir les financements pour l’action climatique dans les pays en voie de développement. On avait promis 100 milliards de dollars par an vers 2020. Jusque là, on a eu peu. Même si l’Afrique fait un effort à 200%, ça ne va changer grand-chose. Ca veut dire que les pays, qui émettent depuis 150 ans et continuent à le faire, devaient changer leur mode de vie », remarque Augustin Ndjiamnsh, président de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique.

Sur le continent africain, ce retard scandalise ONG et organisations de la société civile. « Chaque année, l’Afrique subit sécheresses et inondations record. Ces financements ne sont pas une faveur qu’accordent les pays du Nord aux pays africains. C’est simplement de leur responsabilitéEt la manière dont ces négociations avancent ne nous plaît pas car c’est vraiment lent  », s’indigne Augustin Ndjiamnshi.

Autre point épineux : la destination de ces fonds. Les pays du Nord favorisent le financement de projets de réduction d’émissions polluantes alors que les pays africains demandent de l’aide pour s’adapter au changement climatique. « C’est de la mauvaise foi,déplore Nicaise Moulombi de l’ONG gabonaise Croissance et environnement. L’Afrique émet moins de 4 % du total mondial des gaz à effet de serre, mais elle subit de plein fouet le réchauffement climatique. »

Cette COP24 doit enfin marquer l’aboutissement du « dialogue de Talanoa », un processus initié par les îles Fidji à la COP23, qui vise à faire avancer la discussion politique. Les chefs d’Etat et de gouvernement invités lundi pourront donner un premier signe de leurs intentions. Mais peu d’entre eux ont confirmé leur venue à ce sommet d’une journée.

Ce que nous allons négocier à Katowice, ce sont les modalités de la mise en œuvre de principes qui ont été acceptés par les leaders du monde à Paris, en 2015. C’est une tâche immense, parce que les principes ont été négociés de façon très dure. Et puis, c’est un texte d’une trentaine de pages. Maintenant, nous faisons face à plusieurs centaines de pages de propositions très techniques, qui précisent justement comment les parties, les pays, vont mettre en œuvre les accords de Paris
rfi