Une « opportunité unique » pour la paix au Yémen, c’est en ces termes que l’émissaire de l’ONU Martin Griffiths a qualifié les consultations qui débutent ce jeudi près de Stockholm en Suède. Depuis le début de l’intervention militaire de la coalition commandée par l’Arabie saoudite en 2016, les précédents efforts de paix ont tous échoué et le conflit dans ce pays pauvre provoque une profonde catastrophe humanitaire. Ces dernières heures les deux camps rivaux, loyalistes et rebelles, ont fait monter la pression.
Les rebelles houthis du Yémen doivent se retirer totalement de la ville portuaire de Hodeida, c’est l’exigence formulée ce jeudi matin par le ministre yéménite des Affaires étrangères qui dirige la délégation loyaliste, présente en Suède pour ces discussions de paix. Hodeida, ville stratégique puisque c’est par son port que transite l’aide humanitaire mais aussi les importations destinées à la population du pays.
Accord d’échange de prisonniers
Simultanément, un haut responsable de la rébellion houthie du Yémen rappelait son exigence d’une reprise du trafic aérien civil sur l’aéroport de Sanaa (la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles). Une revendication assortie d’une menace : celle d’empêcher les avions de l’ONU d’utiliser l’aéroport.
Ces messages en disent long sur la difficulté de la tâche de Martin Griffiths. L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen a pour délicate mission de nouer le dialogue entre les deux camps.
Les belligérants ont tout de même fait des gestes avant de s’envoler pour la Suède puisque des rebelles blessés ont pu être évacués ces derniers jours et un accord d’échange de prisonniers a été conclu. Les premiers contacts entre les deux délégations se sont tenus dans un « esprit positif » : c’est ce qu’indiquait jeudi soir sous couvert d’anonymat un responsable de l’ONU.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les deux camps à faire preuve de « flexibilité » et d’ « un engagement de bonne foi sans condition préalable » pour « faire des progrès ».
Jeudi, un membre de la délégation Houtie a estimé que la réussite de ces consultations ne dépendait pas de la délégation gouvernementale mais bien de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et des Etats-Unis, qui soutiennent le gouvernement yéménite. Les rebelles houthis sont eux soutenus par l’Iran.
rfi