L’exécutif français s’attaque au délicat projet de la réforme des institutions, promis par Emmanuel Macron mais rejeté par la droite au Sénat. Pour tenter de sortir de ce casse-tête, le Premier ministre reçoit du 6 au 14 mars les représentants des groupes parlementaires.
Après la réforme du code du travail et l’avenir de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, voici une nouvelle mission périlleuse pour Edouard Philippe. Officiellement, il s’agit de « présenter les chantiers » de la future réforme de la Constitution. Mais dans le secret de son bureau, il va peut-être essayer aussi de sonder les esprits sur la meilleure manière de faire passer cette réforme.
Promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle, cette réforme doit réduire le nombre de parlementaires, limiter les mandats électoraux à trois consécutifs, instaurer une dose de proportionnelle ou encore supprimer la Cour de justice de la République.
Mais les chances d’obtenir l’approbation des deux assemblées sur un même texte sont aujourd’hui très minces. Le caillou dans la chaussure du président s’appelle Gérard Larcher. Le président de droite du Sénat est opposé à deux mesures-clés : la limitation à trois mandats consécutifs maximums pour les élus et la réduction du nombre de parlementaires. Dans ce bras de fer, Gérard Larcher recevra l’aide de Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat viendra parler aux sénateurs LR ce mardi matin.
Du coup, l’Elysée agite la menace du référendum pour contourner le Sénat, persuadé que l’opinion publique soutiendra la réforme. Une façon de rejouer les modernes contre les conservateurs.
rfi
