A chaque COP ses tentatives de désinviter les activistes qui dérangent. Le gouvernement polonais a adopté une loi restreignant l’accès au territoire pour la période de la Conférence climat, comme la France ou l’Allemagne avaient pu le faire avant elle lors de précédentes COP. Depuis le début de cette conférence à Katowice, plus d’une quinzaine de personnes accréditées à la COP24 se sont fait arrêter ou dans la ville, ou lors de leur atterrissage en Pologne. Elles ont ensuite été forcées de quitter le pays. Des faits qui ont suscité l’indignation au sein de la conférence climat.
Avec notre envoyée spéciale à Katowice, Christine Siebert
Les experts des droits de l’homme de l’ONU et les ONG ont tiré la sonnette d’alarme après cette série d’arrestations d’activistes climat.
Nicolas Haeringer de 350.org dénonce une tentative de faire taire des membres de la société civile.
« Ce qui est inadmissible, c’est qu’un événement comme la COP soit utilisé comme prétexte pour réduire au silence ces voix de la société civile, souligne-t-il. D’une part il y a des personnes qui sont expulsées. Il y a les autorités qui mettent un peu la pression en disant que si les personnes refusent d’être expulsées elles risquent de terminer sur une liste noire Schengen pendant plusieurs années. C’est des choses qui peuvent avoir des conséquences à moyen et long terme extrêmement graves. »
Experts et ONG œuvrent en ce moment pour introduire le sujet dans le manuel d’application de l’Accord de Paris qui doit être adopté à la fin de cette COP.
« On a des exigences de participation de la société civile, des peuples autochtones, des femmes, des paysans, etc. à l’élaboration des politiques climatiques. Et nous notre demande ça a été toute la semaine que cette participation des acteurs elle soit inclue dans la mise en œuvre des Accords de Paris », commente Sara Lickel du Secours catholique.
Inscrire cette revendication dans le manuel d’application est le meilleur moyen pour empêcher que de telles situations se reproduisent lors d’autres COP.